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Premier livre de l’essayiste Moustapha Bumersal : Récit d’un narcissique maléfique sur fond d’analyse psychologique

© D.R

Il est étonnant qu’une personne ne tente pas d’oublier les mauvais traitements infligés, lors de son enfance, par son géniteur.

Ce vécu fait que cet être devient, à la fois, un bourreau et un narcissique à l’âge adulte. Cependant, un tel portrait est dressé par l’auteur marocain Moustapha Bumersal dans son nouveau thriller et premier livre «La mort de la vie dans la perversion narcissique ; Maher et Basma, périple dramatique d’un couple uni par la mort» publié aux Éditions Sydney Laurent en France. Dans son œuvre, également un essai, l’écrivain décrit méticuleusement la psychologie du personnage principal. Le tout en prenant appui dans des psychanalyses produites par différents experts. Chose qui fait l’intérêt de la publication dont la lecture laisse pourtant voir que l’auteur passe subitement des faits marquants de l’enfance du héros à ceux de son âge adulte. Pour ce faire, l’essayiste fait valoir sa propre démarche.

Décrire une époque critique sans offrir un confort romanesque

A propos de ce passage rapide, Moustapha Bumersal précise : «Après avoir été victime pendant son enfance, Maher devient bourreau à l’âge adulte. Je veux mettre l’accent sur cette époque critique même si je dépite le lecteur habitué au confort romanesque caractérisé par le suspense». En outre, l’auteur décortique un personnage principal qui n’arrive pas à surmonter les souffrances qu’il a subies lorsqu’il était petit. «Quand il s’agit d’un traumatisme désorganisateur précoce particulièrement violent comme les abus narcissiques ou sexuels répétitifs, le sujet peut sombrer dans une maladie aux confins de la psychose. Pour ne pas devenir fou, il doit lutter constamment contre le retour des souvenirs douloureux grâce au déni», détaille l’écrivain. Selon ses dires, cette défense est énergivore surtout si la blessure est constamment réactivée par les déceptions ou les frustrations actuelles. «L’oubli et l’inconscient sont incompatibles. Les nouveaux souvenirs se superposent aux anciens sans les effacer», enchaîne-t-il. Pour expliciter cet état d’âme ainsi que le comportement narcissique de Maher, auquel d’autres lecteurs peuvent s’identifier, l’auteur a recours à des expertises médicales approfondies.

Des psychanalyses dans l’essai

«La psychanalyse est utilisée à titre didactique», explique l’essayiste qui cite entre autres Sigmund Freud. Pour Moustapha Bumersal, cet usage est destiné à appuyer la transformation «périlleuse» de Maher en bourreau une fois avancé en âge. Par contre, cette psychanalyse n’est pas, selon l’auteur, une fin en soi. Quant à leur introduction dans le récit, au point de donner l’impression au lecteur que l’écrivain est thérapeute, elle n’est, d’après ses dires, «pas autant pour inciter le lecteur à les lire que pour le faire adhérer à l’histoire avec l’appui de ces analyses». «Je suis influencé par la littérature afférente à la psychanalyse. J’essaie de concilier le lectorat et cette littérature indigeste en utilisant son discours», enchaîne-t-il. Outre la description de la personnalité de Maher, épris de technologie, cette psychanalyse a servi à l’auteur pour faire de même avec Basma passionnée pour le personnage qui l’épouse après avoir divorcé avec Soukaina. C’est la deuxième femme, connue pour sa joie de vivre, qui a notamment souffert du narcissisme et du mauvais traitement de Maher au point de subir un «stress post- traumatique». 

Thérapie par le choc

Le fait de voir son épouse, qui demande le divorce, dans un tel état, est choquant pour Maher qui finit par consulter un thérapeute qui le guérit complètement. Par l’occasion, l’auteur ne manque pas de recommander au lecteur de consulter un psychologue. Histoire de vérifier son équilibre psychologique. Quant à la femme, l’écrivain lui réserve une guérison ralentie. «Il est vrai que la rémission de Basma est lente car les dégâts sont énormes. Mais elle est une battante résolue. Non seulement elle renaît de ses cendres mais elle sauve aussi son mari qui se fait enfin soigner. Cela fait deux exploits. En plus, je veux laisser le lecteur cogiter la fin. Enfin, une suite pour cette histoire n’est pas à exclure», conclut l’essayiste.

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