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Parlement de l’enfant au Maroc : Une expérience exemplaire

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Chaque pays, dont le Maroc, est représenté par 4 membres. Pour l’heure, 32 propositions sont formulées pour les prochaines sessions du Parlement arabe.

En plein 16ème Congrès national des droits de l’enfant, qui se poursuit jusqu’au 23 novembre à Marrakech, l’expérience du parlement de l’enfant, qui célèbre, parallèlement à cet événement, ses 20 ans, est donnée en exemple. Il l’est de par son organisation et son assiduité.

Des sessions régulières

Selon Omar Hilale, président du conseil exécutif de l’Unicef, cette institution nationale «tient régulièrement ses sessions. Le nombre des enfants qui y participent est le même que celui des députés de la nation». Le grand événement était une occasion de tenir la session extraordinaire du Parlement de l’enfant marquée, jeudi, par le vote des recommandations formulées par les enfants parlementaires. Les membres de ce Parlement «junior» étant au nombre de 395 enfants. Ils y en font partie sur la base d’un certain nombre de critères dont «l’excellence» en parcours scolaire comme le précise la majorité des enfants rencontrés lors de l’événement organisé par l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE) présidé par SAR la Princesse Lalla Meryem. En outre, le Parlement de l’enfant au Maroc organise une session nationale, d’autres régionales et extraordinaires. Dans un autre bout du monde, celui Arabe, siégeant aux Emirats arabes unis, a tenu sa première session en avril, quant à la deuxième, elle a eu lieu en juillet de l’année en cours.

L’expérience comparée du Parlement arabe

Le congrès est une occasion pour présenter l’expérience du Parlement arabe de l’enfant à Sharjah. Une structure qui, selon son secrétaire général, Ayman Othman Al-Barout, dispose d’une stratégie de partenariat. «Si le Parlement de l’enfant est un acquis dans certains Etats, d’autres souffrent de problèmes de gouvernance», estime-t-il. Comme il l’explicite, il existe de belles expériences dans certains pays.

«Nous aspirons à une exemplarité en transfert d’expériences», enchaîne-t-il en allusion au Maroc et aux Emirats Arabes Unis. L’orateur, qui indique que l’enfance constitue la moitié des populations, précise que «le Parlement arabe de l’enfant veille à mettre en œuvre le partenariat autant que le Maroc qui a réalisé un succès en la matière». L’objectif étant, selon ses dires, de créer des opportunités pour les enfants dans le Parlement arabe. L’intervenant précise également que cette structure, sans précédent, veut lancer des projets dans l’avenir. «Tout enfant arabe peut participer», avance-t-il en rappelant que le Parlement arabe tend aussi à élargir ses partenariats particuliers, notamment avec l’Unicef. «Le Parlement arabe est un partenariat pour les pays arabes», poursuit-il en précisant que chaque pays, dont le Maroc, est représenté par 4 membres. Pour l’heure, 32 propositions sont formulées pour les prochaines sessions du Parlement arabe.

Cela étant, le Parlement de l’enfant est un espace idoine pour le développement de la personnalité de cette catégorie sociale. Preuve en est les échanges avec certains d’entre eux.

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Témoignages

Malak Doujaji, pour la dignité des enfants à Taourirt

Représentant la région de l’Oriental, cette jeune âgée de 16 ans indique avoir une très  belle expérience dans le Parlement de l’enfant. «Cela fait deux ans que je suis dans le parlement de l’enfant qui m’a donné une énergie positive», s’exprime-t-elle. Pour elle, cette structure est un projet efficace et un mode pour exécuter la convention des Nations Unies relative aux droits des enfants. Le Parlement est aussi, pour elle, une opportunité accordée à un nombre d’enfants brillants de par le Maroc pour exprimer leur avis, échanger des idées dans un climat de relations amicales tout en respectant l’avis de l’autre. Cette lycéenne de la ville de Taourirt y est admise pour son excellence en parcours scolaire. «Avant de fréquenter ce Parlement, je ne savais pas, en tant qu’élève, ce qu’était un enfant parlementaire. J’espère que cette expérience sera promue davantage», exalte-t-elle. Non seulement elle y représente les enfants de sa région mais aussi ceux du Maroc. «Je suis consciente de leurs problèmes. Je porte leurs voix. C’est une responsabilité qui m’incombe. Je dois exprimer mes avis et les problèmes dont souffrent les enfants dans ma région et  essayer des formuler des solutions pour l’Etat qui doit s’en charger», martèle-t-elle. A Taourirt, il n’existe pas, selon ses dires, d’espaces pour faire émerger les talents. «Certains ont l’idée d’immigrer à un certain âge. Pourquoi sacrifier nos vies ? L’humain doit être honoré dans sa patrie. Qu’est-ce qui me pousserait en tant qu’enfant à immigrer? Si je vis dignement dans mon pays, je n’aurai pas à immigrer dans un pays où je rencontrerai d’autres problèmes de discrimination», indique-t-elle. Elle poursuit ses propos sans mâcher ses mots. «Nous sommes des enfants qui ont des idées. Nous sommes des talents perdus hélas ! Nous voulons en profiter dans notre patrie. J’espère que ma voix sera entendue!». La jeune, qui ne manque pas de remercier les initiateurs du congrès, espère qu’il n’y aura plus de violence à l’égard des enfants pour qu’ils vivent dignement.

Mehdi Malakan, une invention exceptionnelle

Egalement membre du Parlement, Mehdi Malakan, âgé de 18 ans et étudiant en psychologie  à l’Université Mohammed V à Rabat, porte un projet exceptionnel. Il a inventé une plate-forme permettant aux non et mal voyants à besoins particuliers de traiter les problèmes techniques auxquels ils peuvent faire face. «Si mon téléphone ne marche pas, il suffit que je me connecte à cette application pour déclarer ce problème», précise-t-il. Pour commercialiser son invention, il comptera sur des dons pour avoir les moyens afin d’avoir le serveur et faire fonctionner cette application. Il en fera une promotion en Afrique et au niveau international selon les opportunités. Mehdi ne manque pas de donner des conseils. «Tout problème a une solution, il est question de rechercher celle-ci», enchaîne le jeune qui doit son invention à sa formation en développement informatique qui lui a permis de faire cette plate-forme. Quant à son passage à la psychologie, il le justifie par «la vie fort marquée par les changements». «La vie est dynamique. Nous ne sommes pas  là pour être attachés à un domaine ou  l’autre mais pour  jouer un rôle», poursuit-il avec un air d’optimisme.

Mohamed Amine Khabrouch, pour la recherche de solutions

Issu de la région Casablanca-Settat, Amine, âgé de 13 ans et élève en 2ème année de l’enseignement collègial, est à sa deuxième participation au Parlement de l’enfant. «Je suis fier d’être avec les enfants parlementaires qui s’intéressent à l’enfance et qui sont conscients de cette question et l’apprécient à sa juste valeur. Je remercie également les organisateurs pour cette chance d’être avec les enfants et apprendre les valeurs de citoyenneté et démocratie, voire créer une culture de consultation et débat entre les enfants», indique-t-il.

Dans le Parlement Il s’agit, pour lui, de trouver des solutions aux problèmes de l’enfant dont la déperdition scolaire, l’emploi des enfants, le mariage des mineures et d’autres sujets importants et prendre connaissance du travail mené par l’Unicef et les Nations Unies.

A propos de la convention relative aux droits des enfants, il précise que ce document prévoit des droits «mais certains enfants en sont privés». «Nous devons nous entraider pour que ces enfants ressentent l’existence de ces droits. Dans le Parlement, nous essayons de chercher les solutions possibles à leur offrir et faire avancer le Maroc», ajoute-t-il.

A Casablanca-Settat, beaucoup d’enfants mendient et travaillent alors qu’ils sont, comme il l’exprime, dans la fleur de l’âge. Cela est, selon ses dires, dû à des raisons économiques et éducatives. A leur tour, les parents jouent un rôle dans cette déperdition. «Nous devons les sensibiliser à l’importance de la scolarisation et l’impact négatif de la déperdition. Ainsi, les enfants seront une aide pour  la société au lieu d’être une charge», estime-t-il.

Dans le cadre du Parlement, Amine pense organiser avec d’autres membres d’ateliers dans les sessions pour proposer des solutions  et des réunions dans les écoles en présence d’enfants et de parents pour les conscientiser sur les problèmes auxquels font face les enfants et y trouver des solutions.

«Nous aspirons à être des Parlementaires pour faire avancer le Maroc afin qu’il soit parmi d’autres pays avancés scientifiquement et économiquement», conclut-il.

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