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Positionnement du Maroc à l’international : Sécurité, développement humain, éducation : Un bilan plutôt mitigé

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L’Institut royal de recherche des études stratégiques (IRES) a récemment publié son tableau de bord stratégique afin de donner un aperçu du positionnement du Maroc sur le plan international dans tous les domaines: politique, économique, social, culturel et environnemental.

L’IRES a ainsi passé au crible 190 indicateurs stratégiques permettant d’examiner si la position du Royaume à l’international s’est améliorée, a stagné ou a reculé. L’édition de 2019 se distingue par rapport aux précédentes éditions par l’intégration de nouveaux indicateurs  liés, notamment, aux droits des enfants, à l’ouverture des données (open data), à l’environnement du commerce illicite, à l’inclusion numérique et à la compétitivité des talents. En matière de sécurité globale, le rapport signale un recul du positionnement du Maroc au niveau de l’indice global de paix. Le Royaume est ainsi passé de la 66ème place en 2008 à la 71ème place en 2018.

S’agissant de l’indice «Fagile State», le Maroc était classé à la 88ème place sur 177 pays en 2007 alors qu’en 2019, il occupe la 78ème position. L’IRES note à ce sujet un positionnement intermédiaire du Maroc au titre de cet indice qui demeure contrarié par quelques facteurs, notamment la migration, la fuite des cerveaux ainsi que les inégalités de développement économique. S’agissant de l’indice global de terrorisme, des efforts importants ont été menés par le Maroc à travers notamment la modernisation de son dispositif sécuritaire  et la mise en place du Bureau central des investigations judiciaires qui ont permis de renforcer davantage les capacités anticipatives du Maroc en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé.

Pour ce qui est de la sécurité intérieure, le rapport mentionne que l’effectif des fonctionnaires de police est en hausse mais demeure insuffisant. Ainsi, le nombre de policiers pour 100.000 habitants est passé de 147 en 2003 à 200 en 2017. Quant au taux d’homicides volontaires, l’IRES signale une amélioration du classement international du Maroc au titre de cet indice (de la 30ème place sur 84 pays en 2003 à la 37ème place sur 137 pays en 2015). Cette avancée s’explique par l’efficacité des actions préventives des forces de l’ordre dans la lutte contre la criminalité. Toujours dans le volet sécuritaire, le rapport fait état d’un niveau élevé de la sécurité publique intérieure avec un indice établi à 3 ( 0= très faible sécurité; 4 = forte sécurité).

L’indice de progrès social en nette amélioration

Au niveau de l’indice de progrès social, le Maroc a affiché une nette amélioration de son positionnement en se classant à la 82ème place  alors qu’il occupait la 91ème position en 2013. Cet indice classe les pays selon six catégories en fonction de leur progrès social. Le Maroc appartient à la 4ème catégorie qui regroupe les pays caractérisés par leurs contre-performances dans les domaines de l’éducation avancée et de l’inclusion sociale. Au niveau de l’indice des droits de l’enfant, le Maroc a progressé en occupant la 75ème position dans le classement mondial en 2019 alors qu’il était classé à la 81ème place en 2013. L’IRES fait remarquer à ce sujet que cette avancée du Maroc pourrait être consolidée à l’avenir si le Maroc parvenait à mettre en œuvre les dispositions de la constitution et les conventions internationales visant la promotion de cette catégorie qui est confrontée aujourd’hui à de nombreux problèmes ayant trait à l’injustice sociale (inégalités, pauvreté…) et les insuffisances en termes de santé et éducation.

Enseignement secondaire collégial: Un taux de scolarisation encore faible

En matière d’éducation, le Maroc doit fournir d’importants efforts. Les dépenses d’éducation se sont établies à 5,29% du PIB en 2018 contre 5,2 en 1998. Les dépenses d’éducation sont jugées importantes en pourcentage du PIB. Cela dit, le rendement de ces dépenses demeure insuffisant en raison du taux élevé de déperdition scolaire et de la dégradation de la qualité du système éducatif. Il est important de signaler un recul relatif des dépenses publiques d’éducation par élève rapporté au PIB par habitant. Le Maroc a affiché de mauvais scores au niveau des tests internationaux «PIRLS et TIMSS». Ainsi, le Maroc a obtenu dans ces tests un score moyen de 358 points en 2016, bien en deçà de la moyenne mondiale qui s’établit à 450 points pour le PRILS et 485 pour le TIMSS. Le Maroc est classé 48ème sur 50 pays dans le classement «PIRLS»  et 37ème sur 39 pays dans le second. Au niveau de l’enseignement primaire, d’importants progrès ont été réalisés. Le taux de scolarisation au niveau du primaire est passé de 65,9% en 1998 à 99,5% en 2018. L’IRES fait toutefois remarquer que cette massification de l’enseignement cache des insuffisances en termes de qualité. Le taux de scolarisation au niveau de l’enseignement secondaire collégial a enregistré une amélioration notable en passant de 24%  en 1998 à 89,7% en 2018. En revanche, le taux de scolarisation au niveau de l’enseignement secondaire qualifiant demeure  encore bas  en s’établissant à  seulement 65,8%.

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