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18ème Festival international du film de Marrakech : Les enfants initiés à la création d’un film d’animation au cinéma Le Colisée

© D.R

«Hé…!». C’est l’interjection de joie lancée par des enfants d’écoles publiques à bord d’un bus à l’arrivée, lundi à 9h50, devant le cinéma le Colisée à Marrakech.

Un sentiment qu’ils expriment à la vue de la salle où ils sont invités à voir, dans le cadre du 18ème Festival international du film de Marrakech (FIFM) qui se tient jusqu’au 7 décembre, le film d’animation «The knight and the princess» de son réalisateur égyptien Bashir El Deek. Une fois à l’intérieur, les chérubins, assagis par leurs enseignants et installés sur leurs sièges, attendent impatiemment le début du film. Mais il faut tout d’abord se mettre à l’écoute d’explications autour du cinéma d’animation faites gentiment par l’équipe de programmation artistique du festival et le producteur de cette œuvre après un bonjour chaleureux. Un salut que les enfants rendent en tout sucre, tout miel.

1.500 dessins par minute

Tout comme en classe, le producteur, Alabbas Bin Alabbas, convié sur scène par l’équipe responsable, pose une question en prélude à une autre ayant trait à l’œuvre. Il leur demande le nombre de minutes par heure. Les petits répondent rapidement à une interrogation qui n’est pas sans intérêt. «Quand on fait un film d’animation, combien y a-t-il de dessins par seconde ?». N’ayant pas de réponse, les gosses demeurent pensifs. «On met 25 dessins par seconde. Donc par minute, il y a 1.500 dessins. Le saviez-vous ?!», demande-t-il de manière à inciter le jeune public à y penser. Après quoi, l’orateur ne manque pas de préciser que «The knight and the princess» est le premier film d’animation dans le monde arabe fait par des jeunes égyptiens. «Nous avons pris beaucoup de temps afin d’apprendre à faire des dessins animés selon les standards internationaux. Une vingtaine d’années. J’avais votre âge», avance-t-il de manière hilarante. Le producteur n’hésite pas également à donner d’autres explications techniques. «Avant de faire les dessins, nous enregistrons les voix des acteurs du film. Après quoi, nous apposons le son sur ces dessins».

Il pose, de plus, des questions aux enfants à propos de leurs connaissances sur certains acteurs dont Mohamed Henidi. «De grands acteurs égyptiens ont donné leur voix dans le film», indique, de son côté, Rasha Salti, membre de l’équipe de programmation. C’est le cas de Dounia Samir Ghanem, Abla Kamel et Amina Rizk. «Nous espérons que vous apprécierez le film tout comme nous qui aimons le cinéma, que vous reviendrez à la salle de cinéma et que certains d’entre vous seront des artistes», exalte-t-elle avant de laisser libre cours à la projection.

Que le show commence !

En attendant le lancement du film, les enfants ne s’empêchent pas de bouger et de papoter. Ils sont vite rappelés à l’ordre par leurs enseignants. «Du calme les enfants ! Tenez-vous droits ! Le film que vous verrez est sûrement intéressant», lance un instituteur à ses élèves. Quelques secondes après, la projection commence. «Whoah!», s’ébahissent-ils à la vue des premières images. Aussi, ils sont, dès le début, attirés par la musique du film et ne retiennent pas leurs rires face aux scènes hilarantes. Au fil des faits de l’œuvre, ils interagissent avec les images et la manière dont les personnages sont animés.

«J’ai surtout adoré les scènes de guerre parce qu’elles montrent la force des meilleurs», exalte Mohcine, 9 ans, à la fin du film. Assis à ses côtés, son ami, Ilyass, indique que ces séquences insinuent «la lutte contre le mal». Comme quoi, la vérité sort de la bouche des enfants. Mohcine et Ilyass sont à leur première fois au cinéma et ils comptent bien y revenir comme ils le disent. De leur côté, les jeunes filles, Rania et Aya, sont à leur première fois au cinéma et tiennent vivement à y être de retour. «J’ai adoré l’interprétation des personnages et la réalisation du film qui a une culture du triomphe du bien sur le mal», indique Rania dont l’avis est partagé par son amie, Aya. C’est cette culture qui intéresse les enseignants. Fatima Zahra El Blihi, institutrice à l’école primaire Ben Sliman à l’ancienne médina, indique : «Cette sortie au cinéma est didactique. Les enfants, dont certains ne se sont jamais rendus à une salle, sont enthousiastes parce que c’est une occasion qui leur change la routine de la classe malgré le temps pluvieux». Cela vaut le coup.

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