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Risques systémiques : Le Comité de surveillance livre son diagnostic

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Déficit, crédit bancaire, assurances, régime des retraites, marché des capitaux… Le 24 décembre s’est tenue au siège de Bank Al-Maghrib à Rabat la 10ème réunion du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS). Lors de cette réunion, le comité a examiné l’état d’avancement de la feuille de route inter-autorités de stabilité financière couvrant la période 2019-2021 et analysé la cartographie des risques systémiques pesant sur le système financier national. Cette réunion a permis de relever la situation du système financier au regard des tendances économiques et financières constatées et prévus. Les détails.

Le déficit devrait s’alléger à 4,6% en 2019
Sur le plan des comptes extérieurs, le déficit du compte courant, après un creusement en 2018 à 5,5% du PIB, devrait s’alléger à 4,6% en 2019 et poursuivrait son amélioration au cours des deux prochaines années, précise le comité soulignant que les réserves internationales nettes continueraient sur l’horizon de prévision à assurer autour de 5 mois d’importations de biens et services. Au niveau de la croissance nationale, celle-ci connaîtrait un ralentissement en 2019 à 2,6% après 3% en 2018, sous l’effet de la baisse de la valeur ajoutée agricole, à en croire la même source ajoutant que celle du secteur non agricole, pour sa part, connaîtrait une amélioration avec une croissance passant de 2,6% en 2018 à 3,3% en 2019, à 3,5% en 2020 et à 3,7% en 2021. Pour ce qui est des finances publiques, le déficit budgétaire hors privatisation se creuserait à 4,1% du PIB en 2019 après 3,7% en 2018. Néanmoins, pendant les deux prochaines années, la consolidation budgétaire se poursuivrait, le déficit devant revenir à 3,8% du PIB en 2020 et à 3,5% en 2021.

Légère reprise dans le crédit bancaire
Du côté du crédit bancaire, le comité a relevé que ce segment a enregistré une légère reprise profitant particulièrement aux sociétés privées. «Le taux des créances en souffrance des entreprises non financières s’est stabilisé autour de 10% et celui des ménages est passé de 7,4% en 2018 à 7,9%», précise-t-on. Par ailleurs et en dépit du ralentissement de leur marge d’intérêt, les banques sont parvenues au titre du premier semestre 2019 à préserver leur rentabilité en lien particulièrement avec l’accroissement des résultats des activités de marché, conjugué à une baisse du coût du risque. Au niveau de la capitalisation, les établissements bancaires continuent de dégager des ratios de solvabilité supérieurs aux minimas réglementaires. «Le risque de concentration sur les gros débiteurs auquel est exposé le secteur bancaire continue de faire l’objet d’un suivi particulier», souligne le comité qui explique, par ailleurs, qu’une attention spécifique continue d’être accordée à la gestion des cyber-risques par les banques, dans un contexte de digitalisation accrue des services bancaires.

Assurances : Solidité et croissance sont les maîtres mots
Le secteur des assurances continue pour sa part de faire preuve de solidité et de croissance aussi bien en vie qu’en non-vie. «Il dégage une marge de solvabilité, en couverture du risque de souscription, largement supérieure au minimum réglementaire. Ces excédents de marge devraient, néanmoins, connaître une baisse significative avec le passage à la solvabilité basée sur les risques», indique la même source précisant que le secteur doit également parer à la détérioration de la sinistralité sur la branche non-vie et à la baisse des rendements des actifs, dans un contexte de baisse des taux d’intérêt.

Régimes des retraites : Fortes accumulations des dettes
Pour ce qui est des régimes des retraites, le comité relève que la sous-tarification des droits acquis dans le cadre de la branche long terme de la CNSS et du régime général du RCAR conduit à une forte accumulation des dettes implicites des deux régimes. Concernant le régime des pensions civiles géré par la CMR, il en ressort que sa réforme intervenue en 2016 a permis d’équilibrer sa tarification au titre des droits acquis après 2017, à en croire le CCSRS. En revanche, l’importance des engagements du régime au titre des droits acquis avant la réforme menace à court terme sa pérennité, avec un épuisement des réserves projeté pour 2029.

Stabilité dans le marché des capitaux
Pour le CCSRS, le marché des capitaux demeure stable avec une faible volatilité des marchés actions et obligataire. A fin novembre 2019, la capitalisation boursière s’établit à 609 milliards de dirhams enregistrant une hausse de 6% en glissement annuel. «Cette évolution est portée notamment par la nette augmentation du niveau d’émission sur le marché boursier par rapport aux six dernières années. La liquidité de ce marché, quoique faible, s’est légèrement améliorée au 2ème semestre», explique le comité indiquant que pour sa part, le niveau de valorisation est proche de sa moyenne historique des cinq dernières années qui reste néanmoins élevée. Par ailleurs, le marché de la dette privée affiche une sensible hausse des émissions en 2019 enregistrant plus de 77 milliards de dirhams (contre 70 milliards en 2018).

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