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Ces héros oubliés de l’épidémie

© D.R

Dans un webinaire initié par 2WLS, le rôle de certains corps de métiers a été mis en avant

«Il faut être humble et reconnaître tous les autres en les accueillant dans toute leur dimension». «Ce sont les histoires qui transforment et permettent de comprendre depuis l’aube des temps».

Si certains corps de métiers ont fait preuve d’héroïsme en ces temps de Covid-19, d’autres non moins héroïques, sont moins reconnus comme tels. Un webinaire, organisé mardi, a eu le mérite de déterrer ceux-ci. Intitulé «Esquisse d’un nouveau système de valeurs. Les héros sont là où on ne les soupçonne pas», ce séminaire en ligne, et modéré par Anouar Zyne est initié par 2WLS, société spécialisée dans les solutions de fidélité client au Maroc, a vraiment dû une fière chandelle à ces braves imperceptibles pour d’autres catégories sociales et qui méritent toute l’attention.

Restaurateurs, chauffeurs de taxis…

Ces métiers sont mis en avant par Wiam Fahim, vice-président de 2WLS, qui détaille l’initiative «3awenmendarek» (aide depuis chez toi) que ladite société a faite au lendemain du Covid-19 et du confinement. Une plate-forme développée dans le Web et permettant de faire des dons destinés à faire des repas aux premiers héros, soit le corps médical. «Nous avons ainsi fait travailler des restaurateurs pour préparer des repas et des chauffeurs de taxis pour les livrer», exalte l’intervenante qui qualifie également ces restaurateurs et taximen de héros. Pour l’heure, 2WLS a livré 6.000 repas, soit 200 par jour à 6 ou 7 hôpitaux mobilisés pour le Covid-19. Par l’occasion, la vice-présidente ne manque pas de s’exprimer sur «l’excellence humaine» de cette expérience outre d’autres initiées par la même société. «Tout le monde a un rôle à jouer pour faire et créer de la valeur voire être considéré à sa juste valeur», enchaîne-t-elle en évoquant les programmes destinés depuis 2009 par cette entreprise bien avant le Covid-19, au Maroc et en Egypte, Kenya entre autres, en faveur d’autres corps de métiers, comme les épiciers et livreurs, tout en recourant au digital. «Il fallait qu’ils se sentent gagnants et ils ont vraiment fini par se sentir utiles», ajoute Mme Fahim qui confirme la continuité de ces expériences au-delà du temps de Corona.

«Covid attitude»

Egalement de la partie, Malek Boukerchi, conférencier-anthropologue du lien social, philo-conteur parabolique et ultra-marathonien des extrêmes, a, de son côté, livré un regard existentialiste sur la situation actuelle. Pour lui, «il faut être humble et reconnaître tous les autres en les accueillant dans toute leur dimension». «Ce sont les histoires qui transforment et permettent de comprendre depuis l’aube des temps», poursuit-il. A son sens, les héros se trouvent aussi du côté de son métier entre autres. «Il ne faut pas oublier ces gens qui racontent des savoirs et transmettent des valeurs et vertus. Ces dernières proviennent de nos profondeurs», estime l’intervenant. Cette transmission a, selon lui, besoin de mots. «Quand le mot est juste, le geste est précis», commente-t-il en invitant à se poser les bonnes questions dans la vie qui est un voyage narratif. Dans ce sens, il met en avant l’anagramme «Covid attitude», qui est, pour lui, une culture à faire vivre. L’orateur définit même cette «Covid attitude par «le courage pour faire face à des situations exceptionnelles». En d’autres termes, il faut être, comme il l’indique, «oblatif», soit généreux dans l’effort, le don sans rien attendre en retour, etc. «Il faut penser nos relations sociales», ajoute-t-il.

Une pensée pour les agriculteurs

De son côté, le co-founder chez Valeur-Tech, Fabrizio Delage Paganini, dont l’entreprise offre un conseil agricole à travers la technologie, pense fort aux agriculteurs qui ont une «valeur».
Sa démarche consiste à permettre aux agriculteurs d’adopter, via le numérique, des business models pour une agriculture écologique. «Cela demande de la collaboration», lance-t-il.
L’objectif étant d’optimiser la traçabilité des données agricoles comme l’explicite M. Paganini qui met en avant cette catégorie. «Les agriculteurs doivent être tenus en compte pour ce qu’ils produisent. Il faut s’occuper de tous types d’agriculteurs, notamment les petits qui souffrent», tranche-t-il en mettant l’accent sur le travail entre les pays africains et méditerranéens. Le tout en s’exprimant sur un nouveau modèle de production adapté au changement climatique. Les agriculteurs étant un pilier fondamental dans ce sens. De quoi faire d’eux des héros.

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