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Finance participative : Les opérateurs optimistes

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Malgré l’incertitude induite par le contexte actuel: Cette crise s’avère une opportunité pour les banques participatives en vue d’adapter leurs organisation, structure et business model pour accompagner les nouvelles attentes. 

Huit banques opérationnelles, 120 agences ouvertes et des financements dépassant les 10 milliards de dirhams octroyés… Ce sont en bref quelques indicateurs de la finance participative au Maroc. Bien que cet écosystème soit incomplet, il a réussi en peu de temps à capter une tranche importante de la clientèle et surtout à intéresser les opérateurs financiers du monde entier. Le Maroc, qui fait partie des derniers pays à joindre cette sphère, a montré en peu de temps son aptitude à mettre en œuvre un nouveau système bancaire bien ficelé. Une dynamique qui malgré le contexte actuel est appelée à se consolider, du fait que la crise de la Covid-19 offre aux opérateurs de la finance participative des opportunités indéniables pour le développement de leurs offres et l’élargissement de leurs cibles. C’est ce qu’ont tenu à souligner les participants à la conférence organisée en ligne, jeudi 5 juin, par le Club des dirigeants Maroc.

Ce webinaire a permis non seulement d’identifier les opportunités mais également de souligner les menaces auxquelles est exposée cette activité particulièrement en cette conjoncture.
Intervenant dans ce sens, Said Amaghdir, directeur associé de Finance Value, a pointé du doigt l’absence de l’assurance Takaful. Ce maillon manquant met, selon l’expert, en péril les 10 milliards de dirhams de financements à ce jour non assurés. De même, le décès des bénéficiaires de financement participatif pourrait alourdir le panier des cas sociaux à gérer. «Nous souhaitons que nos régulateurs passent à la vitesse supérieure de telle manière à fixer des objectifs réalistes et d’accompagner sereinement les banques pour faire face aux contraintes, notamment la baisse de financement en cette période», explique M. Amaghdir.

Et d’ajouter : «Nous demandons à ce que l’écosystème de la finance participative soit complet parce que la force de frappe de cette nouvelle finance est visible dans cette synergie existant entre la banque, l’assurance et les marchés des capitaux». S’agissant des perspectives, Mohamed Maarouf, directeur général de BTI Bank, reste réaliste. «Notre système bancaire est certes très solide, mais nous ne savons pas quels seraient les effets de cette crise sur les acteurs du secteur. Avec le nombre d’entreprises en difficulté, des défaillances vont se produire mais personne aujourd’hui ne peut prévoir l’ampleur de ces défaillances. Une chose est sûre, un changement de paradigme attend le secteur dans les prochains mois», peut-on relever de M. Maarouf. Les deux intervenants ont été unanimes sur le fait que la finance participative devrait profiter des grands changements à opérer dans le paysage financier.

Les experts ont souligné dans ce sens les atouts dont jouit cette activité pour renforcer davantage le taux de bancarisation et le taux de pénétration de l’assurance qui sont respectivement de 50% et 3,7%. «Tout est bénéfique pour les banques participatives parce que tous besoins nouveaux et perceptions nouvelles tombent à point. Nous sommes encore en train de construire notre offre et nous n’avons pas une taille ou une structure lourde qui nous handicaperait. D’autant plus que nous disposons d’instruments technologiques très récents qui nous permettent de faire face à toutes les attentes», assure le directeur général de BTI Bank. En effet, cette crise s’avère une opportunité pour les banques participatives en vue d’adapter leurs organisation, structure et business model pour accompagner les nouvelles attentes. Plusieurs raisons ont été évoquées lors de cette rencontre virtuelle pour justifier l’optimisme des opérateurs.

Citons à cet effet la taille «humaine» des banques participatives qui leur procure une agilité par rapport aux éventuels changements d’orientation et de créneau de marché. Chose qui selon les intervenants amoindrirait l’impact sur leurs financements. L’agilité de ces banques est également tirée par les systèmes évolutifs autour desquels s’articule cette activité, en l’occurrence les process de digitalisation de dernière génération en cours de construction dans ce secteur. Parmi les atouts listés, on relève également le caractère citoyen et éthique des banques participatives dont l’activité est basée sur des principes de partage de risque, de pertes et profits sans oublier le financement éthique qui représente l’ADN de la finance participative. Tant d’avantages qui d’après les intervenants apporteraient de réponses concrètes aux différentes attentes de la clientèle marocaine en cette période critique.

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