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Valorisation des déchets : Un partenariat Maroc-Suisse à l’étude

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Le Maroc et la Suisse planchent sur les pistes de coopération et de partenariats en matière de valorisation des déchets.

«La Suisse gagnerait à créer plus de partenariats avec le Maroc», c’est ce qu’a affirmé Aziz Rabbah, ministre de l’énergie, des mines et de l’environnement, lors d’un séminaire à distance organisé par la Chambre de commerce suisse lundi 14 septembre 2020 sous la thématique «Valorisation des déchets au Maroc : Quelles solutions durables pour nos villes?». Dans son intervention le ministre a expliqué que «la valorisation des déchets qui fait partie de l’économie circulaire s’impose dans le puzzle du développement économique dans plusieurs pays y compris dans les pays en voie de développement. Le Maroc en est conscient. Il a lancé plusieurs initiatives à cet égard.
Les dernières concernent la biomasse. Nous sommes sur les dernières étapes pour élaborer notre feuille de route pour valoriser les déchets verts ou, disons, les déchets liés à la bioénergie» ajoutant que le Maroc est intéressé d’abriter les investissements en matière de technologie verte. Au cours de cette rencontre, il a insisté sur le fait que le Maroc n’est pas seulement un marché à très fort potentiel mais pourrait être également un véritable partenaire pour la Suisse dans le secteur.

Durant ces dernières années, le Maroc connaît en effet l’émergence d’une élite économique (entreprises et compétences marocaines) qui s’intéresse à l’économie verte ouvrant ainsi la voie vers de nouvelles opportunités de partenariats. Sur le plan territorial, la nécessité de porter cette dynamique «verte» au niveau des villes avec les élus et l’importance de sensibiliser les parlementaires à l’intérêt de cette question, ont également été évoquées lors de cette e-conférence.

Pour sa part, Mohammed Benyahia, secrétaire général du département de l’environnement au ministère de l’énergie, des mines et de l’environnement, a fait part de objectifs du programme national de valorisation des déchets à l’horizon 2030. En termes de réduction des déchets à éliminer dans les décharges contrôlées et améliorées il s’agit d’atteindre: 20% pour les déchets ménagers et assimilés (contre 6% actuellement), 10% pour la valorisation énergétique (contre 1% à ce jour), 60% pour l’élimination contrôlée des déchets de démolitions et de construction (il s’agit d’une expérience qui n’est qu’à ces débuts avec des projets avec les collectivités territoriales de Rabat et Marrakech), 40 à 80% pour le recyclage des différents déchets des filières.

Pour ce qui est de la création des métiers verts durables elle cible : l’intégration d’au moins 50% des chiffonniers, la mise en place de 25 centres de tris opérationnels, arriver à conclure 15 partenariats publics privés pour réaliser ces objectifs, et mettre sur pied 50 unités de valorisation des déchets. Sur le plan législatif, la loi 28-00 est en cours de révision pour la réduction des déchets à la source, l’instauration d’un système de tri sélectif des déchets, la mise en œuvre du principe de responsabilité élargie du producteur et la promotion des techniques de valorisation des déchets, et la mise en place de filières industrielles de valorisation écologiquement rationnelles des déchets.

Pour réussir la transition vers une économie circulaire, certains axes sont actuellement en perspective de réalisation dont l’actualisation du cadre juridique régissant le secteur des déchets, l’amélioration de la gouvernance du secteur des déchets, notamment par la mise en place d’une entité nationale dédiée, le renouvellement du modèle économique du secteur, le développement et la mise en œuvre du programme de formation communication et sensibilisation pour la mobilisation de masse, notamment des citoyens, et ce en faveur de l’économie circulaire, et le renforcement de la coopération internationale pour bénéficier des bonnes pratiques et de l’appui technique et financier des pays avancés dans le domaine.


Quant à Gaelle Fumeaux, co-responsable pour la Suisse de la Fondation pour la protection du climat et la compensation de CO2 (KliK), il a fait part de quelques éléments du programme pour le Maroc «Organic Waste to Energy». Ce programme est l’un des premiers programmes dans le cadre de l’article 6.2 de l’accord de Paris et permettra entre autres de stimuler les investissements dans le secteur du biogaz et d’électricité.

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