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Marché du halal : Les exportations marocaines à renforcer

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Le Royaume expédie 810 millions de dollars sur ce gisement

Le changement des habitudes de consommation et l’appétence des consommateurs pour les produits sains et de provenance contrôlée sont une opportunité de plus pour le label halal marocain.

 

45ème exportateur au monde de produits halal, le Maroc a tout à gagner de cette niche. Le potentiel que recèle le pays sur ce segment est toujours sous-exploité. Seulement 810 millions de dollars sont expédiés sur le marché international, notamment vers les pays de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). L’essentiel de ces exportations est constitué de produits alimentaires (747 millions de dollars) contre 48 millions de dollars générés par les exportations des produits pharmaceutiques et 15 millions de dollars par les produits cosmétiques. Ces chiffres ont été avancés lors de la présentation de la 8ème édition du rapport sur la situation de l’économie islamique dans le monde ayant eu lieu jeudi dernier au siège de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX). Les échanges ont mis l’accent sur les opportunités offertes dans ce sens et surtout sur la nécessité de sensibiliser les entreprises nationales à entreprendre dans ce segment. «Le changement des habitudes de consommation et l’appétence des consommateurs pour les produits sains et de provenance contrôlée sont une opportunité de plus pour le label halal marocain puisque la tendance de consommer halal continue sa progression, même chez les non-musulmans», explique dans ce sens Hassan Sentissi El Idrissi, président de l’ASMEX. Et d’ajouter que «le Royaume jouit d’une position géostratégique importante qui peut en faire un hub de production ou de distribution de produits halal. D’ailleurs, le Maroc détient 42% des flux d’investissements directs étrangers sur le continent africain. Ces données pourraient contribuer à l’essor des exportations marocaines estampillées halal, aidé en cela par une stratégie concertée, intégrée, innovante et où l’outil industriel est impliqué». Intervenant dans ce sens, Adnane El Gueddari, président du Club Halal Export de l’ASMEX, a mis l’accent sur les nouvelles orientations que le Maroc devrait adopter sur ce marché. «Nous sommes un pays qui a une industrie agroalimentaire développée certes, mais le Maroc peut aussi se positionner comme une plateforme de distribution. Nous pensons toujours aux exportations mais il n’est pas exclu que nous puissions importer puis redistribuer»,
indique-t-il.
La redynamisation de l’offre exportable marocaine sur le marché mondial du halal passe en premier par la sensibilisation des entreprises nationales aux opportunités offertes sur ce segment. L’ASMEX appelle dans ce sens à consolider l’adhésion de toutes les entreprises professionnelles et les institutions concernées selon les pratiques mises en place au niveau international. A cet effet, le label halal marocain doit être un projet commun autour duquel les autorités devraient se fédérer afin de lui offrir une large visibilité internationale. «Jusqu’à présent, 150 entreprises marocaines ont été labellisées halal par l’Institut marocain de normalisation (IMANOR) pour 500 références seulement. Afin de dynamiser l’offre exportable marocaine, il faut améliorer le nombre d’entreprises certifiées halal et intéresser les PME. Ce n’est pas parce que le marché est prometteur que nous allons y accéder facilement», souligne pour sa part Abderrahim Taibi, directeur de l’Imanor. La labellisation halal intéresse aussi les multinationales de l’agroalimentaire et de la cosmétique. Notons que pas moins de 52 pays disposent à ce jour de leur propre label halal, chose qui rend la concurrence encore plus rude. L’enjeu étant de mettre sur le marché des produits halal de qualité. Les principaux marchés clés sont en l’occurrence la Malaisie, l’Indonésie et les pays du Golfe. Se référant aux données présentées lors de cette rencontre, le marché mondial du halal couvre une population de consommateurs d’environ 1,9 milliard de musulmans sans parler des non-musulmans qui sont de plus en plus attirés par ce type de produit. Ce gisement génère annuellement 2.000 milliards de dollars, soit une croissance annuelle de 5,2%. Ce taux devrait atteindre les 6,2% à l’horizon 2024.

Le plaidoyer de l’ASMEX

Pas plus tard que la semaine dernière, le sujet du halal était en débat à l’ASMEX. Les intervenants ont plaidé pour la mise en place d’une feuille de route nationale afin de promouvoir l’industrie du halal dans toutes ses composantes. L’idée étant d’accompagner les industriels à se positionner sur de nouveaux marchés prometteurs et d’assurer une reconnaissance mondiale au label halal marocain. A cet effet la stratégie halal devrait impliquer l’ensemble des intervenants dans une approche inclusive.

L’ASMEX a placé le développement du halal au cœur de ses priorités stratégiques. Cet engagement a été couronné par la constitution du Club Halal Export. Cette cellule technique a bâti son plan d’action autour de 5 axes.

Citons en premier le renforcement de la communication autour du business halal et l’exploration des débouchés à travers la participation aux salons. Le club œuvre dans le cadre de son plan d’action à faire connaître les entreprises marocaines sur les bonnes plateformes de référencement facilitant ainsi la pénétration des opérateurs dans de nouveaux marchés.

Le club travaille également sur la reconnaissance mutuelle du label halal avec d’autres pays consacrant ainsi l’orientation du Maroc à devenir un hub. Des efforts sont également consentis pour alléger le coût de la certification pour les entreprises marocaines.

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Rapport sur la situation de l’économie islamique dans le monde

Une trentaine de signaux d’opportunités identifiée

Le rapport sur la situation de l’économie islamique dans le monde a mis en évidence les opportunités émergentes dans ce contexte particulier ayant engendré d’importantes répercussions en termes de consommation, notamment les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale. Cette analyse élaborée par Dinar Standard a identifié 33 signaux d’opportunités. Il s’agit notamment de la tokenisation des sukuks au sein de la fintech islamique et les transformations numériques accélérées dans tous les secteurs provoqués par la pandémie Covid-19. D’autres signaux identifiés concernent les produits halal, les changements de chaîne d’approvisionnement, les investissements dans la sécurité alimentaire et la demande de nutraceutiques. Le rapport révèle également que le secteur des cosmétiques halal est aussi porteur avec 11,7 milliards de dollars d’exports de cosmétiques vers les pays de l’OCI en 2018 et 64 milliards de dollars de dépenses. En ce qui concerne les produits pharmaceutiques, 38 milliards de dollars ont été exportés vers les pays de l’OCI en 2018 et 32 milliards de dollars de dépenses dans ces produits par les musulmans du monde. Un marché qui devrait générer 164 milliards de dollars d’ici 2024 pour un taux de croissance de 6,5%.

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