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Etude d’impact patrimonial à Rabat : L’orientation de SAR Lalla Hasna comme soubassement

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«Dès le dernier conseil d’administration de la Fondation pour la sauvegarde du patrimoine culturel de Rabat, Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasna a tenu à ce que la question d’étude d’impact soit érigée au cœur de nos priorités particulièrement l’approche propre à la ville de Rabat».

L’orientation de SAR, qui préside cette structure, est mise en avant, jeudi, par le secrétaire général de la Fondation, Karim Tajmouati, lors d’un webinaire consacré à «L’étude d’impact patrimonial : un outil de protection et de sauvegarde du patrimoine mondial».

Implication des acteurs locaux
Le responsable, qui précise que les échanges lors de cet événement en ligne s’adressent également aux «acteurs locaux», estime que les raisons de cette étude d’impact sont dues à l’évolution dans un environnement socio-économique dynamique. Comme il l’explicite, les activités humaines nécessaires liées au développement urbain peuvent avoir des conséquences sur la valeur universelle exceptionnelle d’un site de patrimoine. «Ces acteurs locaux, il faut trouver une nouvelle façon de les associer», avance, pour sa part, le ministre de la culture, de la jeunesse et des sports. A propos du sujet de la rencontre, Othman El Ferdaous estime que «le patrimoine n’est pas une chose morte, il évolue plutôt dans le dialogue entre les besoins en termes de développement, de conscience, d’urbanisation des populations ainsi que les besoins déterminés par l’Histoire».

Comme il l’avance, ce siècle sera celui des villes. «L’urbanisation rend nécessaire d’améliorer l’intelligence collective. Et les études d’impact abondent dans ce sens», enchaîne le ministre. A cet effet, il faut déterminer, comme il le qualifie, «un protocole de confiance». D’où l’intérêt de l’étude d’impact comme l’indique le ministre qui rappelle l’apport de l’Icomos (organisation internationale non-gouvernementale œuvrant dans la conservation des monuments), également partenaire de cet événement. Dans ce protocole, il faut, selon le responsable, «des normes, voire injecter de la science dans la prise de décisions publiques». Aussi, il faut associer, à son sens, la quantité à la qualité. «La préservation, ce n’est pas la quantité mais la façon de la faire», explicite M. El Ferdaous qui met, en outre, l’accent sur l’input de «la société civile et la population locale».

Garantir l’exécution des études d’impact, credo de l’Unesco

Egalement de la partie, Golda El-Khoury, directrice du bureau de l’Unesco à Rabat et représentante pour le Maghreb, prend l’étude d’impact sur le patrimoine comme «moyen pour préserver le patrimoine». Cette étude est aussi un moyen d’évaluation d’un projet. «Il faut en garantir l’exécution», poursuit-elle. Pour l’intervenante, l’impact peut être négatif ou positif. «Donc il faut trouver des alternatives pour alléger les évolutions sur le patrimoine qui peut être menacé par un projet de développement», tempère la directrice. Elle fait également valoir «le besoin en évaluation de toute menace de la valeur universelle avant de prendre des décisions». Aussi, l’évaluation d’impact est, à son sens, destinée à créer un «équilibre sur la sauvegarde du patrimoine». Cependant, la réalisation d’études d’impact est un processus qu’elle qualifie de «difficile». Par l’occasion, elle rappelle la collaboration permanente de l’Unesco pour améliorer les études d’impact tout en évoquant un guide dans ce sens. «Les études devraient être mises en œuvre dès les premières phases des projets», avance-t-elle.

Regards internationaux sur Rabat

Dans la foulée des interventions, Olivier Poisson, inspecteur des patrimoines honoraires au ministère de la culture en France, qui met en avant les paysages culturels, estime que «le patrimoine moderne façonne la majorité de notre espace comme dans la ville de Rabat». L’intervenant, qui s’exprime sur le décloisonnement des valeurs, ne manque pas d’évoquer son apport pour un dossier de la capitale du Royaume. «J’ai participé au dossier de Rabat pour la délocalisation de valeurs pour la construction d’un patrimoine mondial», exalte-t-il. A son tour, Daniele Pini, architecte urbaniste et expert en patrimoine mondial auprès de l’Unesco, indique que «presque la moitié du patrimoine de Rabat est inscrite».

Cela étant, il existe, comme le souligne Luisa De Marco, conseillère principale d’Icomos international, des défis au niveau des études d’impact. Ces challenges ont entre autres trait à l’ordre juridictionnel. «Il est déconseillé de se focaliser uniquement sur les experts lorsque les communautés devraient également être impliquées», lance-t-elle lors de cette rencontre couronnée de préconisations.

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Six recommandations

  1.  Amender, dans la loi 22-80, les dispositions
    sur le patrimoine et les études d’impact
  2.  Mettre en place un cadre réglementaire des
    responsabilités pour mettre en oeuvre les études
  3.  Prévoir un mécanisme de financement des
    études en garantissant l’impartialité de leur auteur
  4.  Se rapprocher d’organes mondiaux pour
    s’en inspirer
  5.  Intégrer les thématiques des études d’impact
    du patrimoine et du paysage dans les formations.
  6.  Consolider les capacités des intervenants
    en la matière.
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