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Conjoncture et perspective : Le HCP fait le point sur la situation économique

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Selon les calculs du département concerné du HCP (Haut-Commissariat au Plan), l’économie a reculé de 5,5% au quatrième trimestre 2020, au lieu de 7,2% un trimestre plus tôt, sous l’effet d’une baisse de 4,9% de la valeur ajoutée hors agriculture et d’une contraction de 7,4% de celle de l’agriculture.

Au premier trimestre 2021, la baisse des activités hors agriculture devrait s’atténuer de -0,5%. Ceci serait le résultat d’une hausse de 10,8% de la valeur ajoutée agricole. Après 4 trimestres de baisses successives, l’activité économique devrait progresser ainsi de 0,5%.

Au quatrième trimestre 2020, le repli de l’économie mondiale a été estimé à 3% en variation annuelle, suite au renforcement des mesures de restrictions prises face à la pandémie dans de nombreux pays en Europe et en Amérique. En zone euro et aux Etats-Unis, l’activité aurait baissé respectivement de 7,3% et 3,2%. Les économies des pays émergents auraient connu, par ailleurs, des évolutions contrastées. «En Chine, l’activité se serait consolidée de 5,4%, alors qu’en Inde et au Brésil elle se serait rétractée de -9,9% et -6%, respectivement à fin 2020», rapportent les analystes du HCP. Le prix du baril a atteint 46 $ au quatrième trimestre 2020, soit une baisse de 26,6% en variation annuelle.

Baisse de la demande mondiale pour le Maroc

L’essoufflement du commerce mondial des marchandises, enregistré au quatrième trimestre 2020, a bien évidemment impacté le Maroc en termes de demande mondiale même si les échanges de certains produits manufacturés ont repris partiellement (électroniques, du textile et de l’automobile) au troisième trimestre. La baisse globale a été estimée à 4,1% en glissement annuel lors du quatrième trimestre. Le Maroc a vu ses exportations des biens et services baisser en volume de 8,5% en variation annuelle au quatrième trimestre. «Les exportations des biens auraient pâti de la contre-performance des ventes extérieures de l’automobile dans son segment construction et de la quasi-stagnation de celles du textile et cuir impactées par la baisse des ventes extérieures des articles de bonneterie et des chaussures, alors que celles des vêtements confectionnés se seraient légèrement améliorées.

Les exportations de l’industrie aéronautique auraient, pour leur part, poursuivi leur tendance baissière, pénalisées par la morosité qui touche ce secteur depuis l’enclenchement de la crise sanitaire mondiale. A l’inverse, celles des phosphates et dérivés et des produits agricoles et agro-alimentaires se seraient orientées à la hausse, profitant d’une amélioration de la demande extérieure qui leur est adressée», expliquent les analystes du HCP. Pour ce qui est des importations de biens et services, elles auraient reculé en volume, de 6,5% au quatrième trimestre 2020, au lieu de 11,3% un trimestre plus tôt. Cette baisse est imputable à celle des produits énergétiques, des biens d’équipement industriel (machines et appareils divers, moteurs à pistons et autres moteurs), des biens de consommation (voitures de tourisme et leurs pièces détachées), des demi-produits (matières plastiques) et des produits bruts (soufre brut)…

Une demande intérieure atténuée à la veille 2021

Elle se serait, en effet, légèrement atténuée au quatrième trimestre 2020. Elle serait expliquée en large partie par un redressement partiel des achats de biens de consommation alimentaire et manufacturés, notamment dans les rubriques ‘’habillement et équipement’’ après la réouverture des commerces. La consommation des ménages qui avait, en effet, régressé au troisième trimestre de 10,7%, se serait infléchie de 3,5% au quatrième trimestre 2020. Affichant le même trend, la consommation des administrations publiques a affiché un accroissement de 4,6%, en ligne avec la hausse des dépenses de fonctionnement et des services sociaux. La baisse par contre de l’investissement s’explique en large partie par le repli de l’équipement en produits manufacturés et immobiliers. Bref, en variation annuelle, la baisse de la formation brute de capital (FBC) aurait atteint -8,9%, au quatrième trimestre 2020.

Décélération des prix à la consommation

«Au quatrième trimestre 2020, les prix à la consommation auraient légèrement décéléré, affichant une hausse de +0,5%, en glissement annuel, au lieu de +0,7% un trimestre plus tôt». L’inflation est restée faible malgré une légère accélération (+0,7%) par rapport à l’année précédente (+0,2%). Un chiffre expliqué par l’effet du repli des prix de l’énergie provoqué par la baisse des cours du pétrole sur le marché international.

Baisse moins prononcée de l’activité économique…

Au 4ème trimestre, l’économie nationale aurait régressé de 5,5%, au lieu de -7,2%, au troisième trimestre 2020. En revanche, la dynamique de la reprise des branches secondaires se serait heurtée à une inflexion à la baisse des activités industrielles. Même si les exportations de vêtements et de l’automobile commencent à doper la production, l’activité industrielle, globalement, aurait pâti d’un nouveau repli de la demande extérieure. Dans les mines, l’activité aurait résisté aux effets de la pandémie, affichant une hausse de 8,1% au quatrième trimestre 2020, en variation annuelle, au lieu de +4,3% un trimestre auparavant. «La valeur ajoutée agricole se serait, quant à elle, contractée de 7,4% au quatrième trimestre 2020, en variation annuelle, dans un contexte d’augmentation des coûts de production et du retard des précipitations automnales», poursuivent les analystes du HCP.

Baisse des taux d’intérêt monétaires

La masse monétaire aurait évolué au rythme de +7,2%, au quatrième trimestre 2020, après +7,6% un trimestre auparavant, en glissement annuel. La croissance des créances sur l’économie aurait continué de décélérer depuis le troisième trimestre 2020. Leur encours aurait augmenté de 4,3%, au quatrième trimestre 2020, au lieu de +5,5% un trimestre plus tôt. Les taux d’intérêt sur le marché interbancaire auraient baissé de 77 points de base, en glissement annuel, se situant à 1,5% au quatrième trimestre 2020, soit le même niveau que le taux directeur de Bank Al-Maghrib.

Un marché boursier toujours en baisse

Les résultats comptables semestriels des sociétés cotées auraient enregistré un repli quasi général. Les indices boursiers MASI et MADEX auraient reculé de 7,3% et 7,4% respectivement, en glissement annuel, après des replis de 13,6% et 13,8%, au trimestre précédent. Les transactions sur le marché boursier auraient marqué une baisse de 15,3% de leur volume.

Relance de l’économie
Les pronostics au premier trimestre 2021 sont prometteurs. La croissance mondiale devrait s’améliorer progressivement mais de manière hétérogène selon les pays et les régions. Dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc devrait s’accroître de 4,2%, en variation annuelle. La demande intérieure devrait continuer à se redresser… Les activités hors agriculture devraient poursuivre leur redressement, au premier trimestre 2021, affichant un repli de 0,5%. Pour ce qui est du secteur agricole, ce dernier devrait connaître une reprise, sous l’hypothèse d’une pluviométrie hivernale excédentaire et généralisée. «En variation annuelle, la valeur ajoutée agricole devrait enregistrer une hausse de 10,8%, contribuant pour +1,2 point à la croissance économique globale», avancent les analystes du HCP.
En définitive, les pronostics du HCP sont optimistes : la croissance économique globale devrait s’accélérer sensiblement au cours de l’année 2021.

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