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Comment fonctionnera le nouveau bachelor marocain

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Il sera expérimental, graduel et volontaire !

Sur un million 79 mille d’étudiants, pas moins de 858 mille poursuivent leurs études dans des établissements à accès ouvert, ce qui représente 80% de la population estudiantine totale.

Les établissements à accès ouvert sont-ils devenus des fourre-tout ? Ces derniers accueillent jusqu’à 80% des étudiants. Une forte demande qui constitue un véritable casse-tête pour les institutions chargées de la réforme. Car ce nombre important se répercute sur la qualité de la formation et le nombre des diplômés. Les chiffres présentés hier en commission en présence des responsables de tutelle sont en effet édifiants. Selon Driss Ouaouicha, ministre délégué auprès du ministre de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, chargé de l’enseignement supérieur, sur un million 79 mille d’étudiants, pas moins de 858 mille poursuivent leurs études dans des établissements à accès ouvert, ce qui représente 80% de la population estudiantine totale.

Ce n’est pas tout. Les responsables du secteur affirment qu’un grand nombre d’étudiants changent de spécialisation entre le secondaire et l’université. Ainsi, le nombre d’étudiants qui obtiennent le baccalauréat en sciences et techniques est de 52%, tandis que 15% seulement d’entre eux entrent dans les facultés des sciences, ce qui représente «une grande perte» principalement due aux difficultés sur le plan linguistique. En effet, les cours au secondaire sont dispensés en arabe alors que les études à l’enseignement supérieur sont majoritairement en langues étrangères.

L’autre grand problème rencontré par l’enseignement à accès libre concerne le décrochage. Sur ce plan également, les chiffres sont plus que parlants. Pas moins de 16,5% des étudiants quittent l’université au cours de la première année et à peine 31,3 obtiennent un diplôme au cours de la durée légale prévue sur un total de 45% des étudiants qui réussiront effectivement à aller jusqu’au bout de la diplomation universitaire. Face à ce constat choquant, la tutelle mise tout sur le futur système de bachelor. Le ministère signale dans ce sens que la mise en oeuvre de ce chantier, prévue initialement au cours de la dernière rentrée universitaire, a été retardée en raison de la crise sanitaire. Dans ce sens, de nouveaux détails ont été dévoilés au Parlement.

Concrètement, la mise en oeuvre démarre la rentrée prochaine mais cette fois elle se fera selon une approche progressive. Autrement, le bachelor sera testé à titre expérimental sur un nombre limité d’étudiants. Une étape qui sera importante avant la généralisation. Ce n’est pas tout. Le déploiement ne se fera pas dans toutes les universités. Ces dernières pourront y prendre part à titre volontaire, notamment celles qui remplissent un certain nombre de conditions nécessaires pour la réussite de l’expérience.

Accès

Le système d’accès ouvert dans les dizaines de facultés que comptent les universités marocaines est appelé à changer de logiciels. Si les inscriptions seront toujours libres au niveau de chaque université, le choix de la faculté ainsi que de la filière de spécialités sera, lui, rigoureusement suivi et contrôlé. L’objectif est de lutter contre les taux de déperdition importants dans l’enseignement universitaire public à accès libre. Concrètement, les responsables travaillent sur une sorte de système de tri à l’entrée des universités où les notes et appréciations obtenues par chaque élève tout au long de son parcours au lycée seront pris en considération. Il s’agit d’une plate-forme numérique accessible aux futurs bacheliers et leurs familles qui traitera les données des bacheliers (notes et appréciations) pour proposer des filières convenables et compatibles avec les acquis de l’élève concerné. Des expériences similaires sont en vigueur dans certains pays qui utilisent des algorithmes pour traiter les données des bacheliers. Dans certains cas, des entretiens d’accès seront utilisés. Le but est de permettre aux universités d’avoir une idée plus claire sur les acquis du nouveau bachelier, notamment en ce qui concerne les langues et les matières scientifiques.

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Modification

L’entrée en vigueur de la nouvelle diplomation bachelor dans les universités publiques doit s’accompagner de changements. La première nouveauté concerne la flexibilité.

Officiellement, le bachelor devra couronner un parcours de quatre années mais certains étudiants auront le choix de le boucler bien avant. Dans ce sens, les responsables promettent que le diplôme peut être obtenu au bout d’un parcours de trois années seulement pour ceux qui le désirent avec la condition d’avoir la capacité pour ce faire. La deuxième nouveauté concerne la modulation puisque les étudiants auront le loisir de changer de spécialité et composer eux-mêmes certaines matières ou modules en fonction de leurs besoins. La troisième modification sera relative à l’enseignement par alternance qui fait officiellement son entrée dans l’enseignement supérieur public pour créer des passerelles plus importantes entre le monde du travail et la sphère académique.

D’autres changements sont prévus comme l’enseignement à distance et les universités électroniques pour permettre aux candidats de faire des études online sans besoin de se déplacer. Le ministère compte également renforcer les programmes d’échanges avec les universités étrangères comme cela se fait dans l’enseignement privé pour séduire plus d’étudiants.

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