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Investissement : Les bonnes raisons d’être optimiste en 2021

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Le Maroc, un hub africain en perspective, selon l’AMDIE et The Business Year

Durant ces dernières années, le Maroc a réalisé des avancées qu’il tend à renforcer dans l’avenir. Son positionnement sur le continent africain, les relations qu’il a tissées avec plusieurs partenaires à travers le monde et le travail effectué sur les chantiers structurants au niveau national lui permettent de se projeter avec confiance dans l’avenir. Malgré le contexte de la Covid-19 et l’incertitude qui plane autour, l’attractivité du pays en matière d’opportunités d’affaires continue de faire écho. Pour y voir plus clair, l’AMDIE et The Business Year (TBY) viennent de dévoiler un rapport exhaustif sur le Maroc réalisé en partenariat avec la Chambre de commerce américaine. Cette première édition est un portrait de l’économie marocaine 2020/2021. Les recherches menées dans cette perspective prennent le pouls d’une panoplie de secteurs dynamique tels que la finance, les énergies, l’industrie, l’économie verte et numérique, les médias, les transports, la logistique, la construction, l’immobilier, l’agriculture, l’éducation et le tourisme.

Pas moins de 80 entretiens avec les acteurs de l’économie marocaine ont été effectuées pour aboutir à ce rapport. L’objectif étant de mettre à la disposition des acteurs publics des outils d’aide à la décision à une période d’incertitude mondiale et de servir de guide aux investisseurs qui s’intéressent sérieusement à l’économie nord-africaine. «Le Maroc prend de plus en plus d’importance en tant qu’économie régionale, bien positionné comme porte d’entrée vers l’Afrique et comme tremplin vers l’Europe. Mis à part les défis liés à la Covid-19, il y a beaucoup de raisons d’être optimiste», argumente le rapport expliquant que de récents plans de réforme à grande échelle ont mis le Maroc sur «la bonne trajectoire pour progresser». Néanmoins, un monde en voie de numérisation rapide, accéléré par la Covid-19, mettra à l’épreuve la capacité du pays à s’adapter et à maintenir sa résilience.

Pour une base d’investisseurs plus diversifiée

Le Maroc espère que la reconquête de son statut de marché émergent ouvrira de nouvelles opportunités à un nombre élargi d’investisseurs. Et pour renforcer son marché financier et construire une base d’investisseurs plus diversifiée, la Bourse de Casablanca, cherchant à augmenter le nombre de sociétés cotées, a mis en place son programme Elite en 2016. En partenariat avec la Bourse de Londres, le programme visait à faciliter les introductions en Bourse y compris durant 2020. Bien que la Covid-19 ait quelque peu freiné ces efforts, les perspectives à long terme semblent être prometteuses. Par ailleurs, le Maroc a récemment accueilli un nouvel acteur sur sa scène bancaire islamique, en l’occurrence Umnia Bank. Alors que Fitch a noté en 2019 que les progrès de la finance islamique ont été limités ces derniers temps, un nouvel acteur de la finance participative qui se concentre sur les services numériques donne un aperçu sur les choses à venir.

L’avenir dans le «vert»

Un fait reconnu par le Forum économique mondial (WEF) et les parties prenantes interrogées dans le cadre de ce rapport qui indiquent que «le Maroc a fait des progrès incroyables vers l’énergie durable au cours de l’année dernière. Cela est dû, en grande partie, à la volonté politique et aux investissements accrus dans les énergies renouvelables». Ce document fait également référence à l’indice de transition énergétique 2020 du WEF (WEF’s Energy Transition Index 2020), qui a été publié à la mi-mai. Cet indicateur compare 115 systèmes énergétiques nationaux et a placé le Maroc dans le premier rang au niveau des régions MENA et Afrique. En outre, l’indice de performance sur le changement climatique 2019 (Climate Change Performance Index) a classé le Maroc au deuxième rang mondial. Partant de là, il existe un potentiel croissant pour les énergies renouvelables, à savoir l’énergie solaire, hydraulique et éolienne, pour jouer un rôle majeur dans la matrice énergétique du pays.

Une plateforme industrielle en progression

Le Maroc est la porte de l’Afrique. En effet, le Plan d’accélération industrielle lancé depuis 2014 permet de faire une évaluation de sa mise en œuvre afin de se projeter vers l’avenir. Dans le secteur industriel, l’automobile, l’aérospatial et le textile, les segments se démarquent. Dans ce sens Mohamed Lahlou, président du Conseil de l’Ecole supérieure des industries textiles et habillement (ESITH), a souligné l’importance du secteur textile en tant que segment qui crée des emplois et stimule les exportations. Il a noté dans le cadre de ce TBY que «le textile et l’habillement ont toujours représenté une importance en termes d’emploi et d’exportations, avec plus de 180.000 emplois et 3,8 milliards USD d’exportations».

Le futur numérique

La Covid-19 a ouvert une nouvelle ère pour le numérique, accélérant les tendances vers le travail et l’apprentissage à distance tout en mettant le cloud au premier plan pour chaque chef d’entreprise. Pour le Maroc, la numérisation a été une priorité pour le gouvernement depuis 2009, date à laquelle le premier plan stratégique a défini les objectifs du e-gov. Le rapport cite Maroc Numeric 2013 qui a été lancé afin de permettre au pays de se positionner en tant que hub technologique continental. «Les progrès des dernières années ont été notables. Aujourd’hui, les demandes pour les documents d’identité et les passeports sont entièrement numérisées, et le paiement des factures et les processus de création d’entreprise peuvent être faits en ligne», rappelle la même source précisant que le Maroc se classe parmi les 10 premiers pays du monde dans le classement de l’Union postale universelle des pays ayant réussi à réaliser une véritable numérisation. Avec l’arrivée à terme de Maroc Numeric 2020, les parties prenantes évaluent d’abord l’impact jusqu’à présent et la réalité actuelle de la transformation numérique pour mettre en place un plan plus efficace qui sera certainement marqué par la Covid-19.

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«Sectors to watch»

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Apprendre à apprendre

Tirer les enseignements du passé, notamment dans le secteur de l’éducation, demeure essentiel. Le Maroc a beaucoup investi dans l’éducation ces dernières années, avec des résultats mitigés. Avant la pandémie Covid-19, les inégalités dans l’éducation étaient déjà une véritable problématique, et le début de l’apprentissage à distance a seulement mis en évidence les défis qui existent dans les plus pauvres les régions rurales qui manquent souvent d’infrastructures TIC fiables. Malgré les défis posés par une transition rapide vers l’éducation en ligne, il existe de nombreux points positifs dans le secteur de l’éducation au Maroc. Certaines tendances notables sont la proactivité et la dynamique de l’enseignement supérieur qui se rapproche à travers des partenariats avec l’industrie. Le rapport évoque dans le même sens le soutien aux PME, et l’entrepreneuriat ainsi que l’autonomisation des femmes.