En faisant renaître un lieu mythique comme la Villa Harris, les promoteurs et mécènes du projet font renaître en réalité une partie de la mémoire de la ville de Tanger qui est une partie du patrimoine immatériel du Maroc.
Certes, il existe au Maroc depuis l’indépendance un ministère en charge de la chose culturelle et, depuis quelques années, une institution publique dédiée à la préservation et la promotion de la culture et du patrimoine, en l’occurrence la Fondation nationale des musées. Mais le patrimoine et la culture ne sont pas seulement une affaire d’administrations. Ils sont la propriété de toute la nation parce qu’ils en sont l’esprit et représentent une facette de l’identité marocaine.
Il s’agit donc d’un devoir collectif que de préserver la mémoire. A commencer par le secteur privé. Aujourd’hui, malheureusement, l’intervention d’entreprises privées ou de particuliers dans le champ de la culture relève le plus souvent d’actes de personnes passionnées, de mécénat et de bienfaisance. Or, il a été démontré, ailleurs et dans certaines expériences même rares au Maroc, que la culture peut constituer un secteur économique à part entière avec des opportunités pour les investisseurs et les hommes d’affaires.
Et l’écosystème de la production audiovisuelle en est un bel exemple qu’il faudrait peut-être reproduire pour les autres filières culturelles. Ce serait joindre l’utile à l’agréable.