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Maroc-CEDEAO : Les enjeux stratégiques pour l’Afrique

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2021-2030 connaîtra la réalisation de plusieurs projets

Il y a plusieurs raisons d’espérer que la décennie 2021-2030 sera prometteuse pour la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Malgré une année 2020 marquée par l’incertitude, les dix prochaines années connaîtront la réalisation de plusieurs projets d’envergure initiés par le Maroc, à l’exemple du Gazoduc le reliant au Nigeria. A cela s’ajoute l’accompagnement du Groupe OCP à l’agriculture en Afrique et ses diverses initiatives menés pour le développement du continent.

Retour sur ces partenariats stratégiques. Pour une agriculture raisonnée Dans son rapport intitulé « Forces et faiblesses de la CEDEAO en 2021 », Policy Center For The New South revient sur le recentrage du Groupe OCP en Afrique, considérant cela comme une opportunité que la CEDEAO a su saisir. Si l’on se tient aux chiffres, la population des Etats CEDEAO aura doublé en 2050. «En 2020, la croissance de la population est plus importante que celle de son PIB au Nigeria, et ce depuis 2017. Ce qui risque, si cela perdurait, de remettre en cause la sécurité alimentaire de ce pays de 200 millions d’habitants aujourd’hui, de 398 millions en 2050.

Ne rien faire c’était la certitude d’une sécurité alimentaire non assumée en 2050», argumente l’auteur de cette analyse, Henri-Louis Verdie précisant qu’en recentrant son activité en Afrique, OCP s’est appuyé bien sûr sur cette évolution démographique mais pas seulement. En effet, il y a aussi le fait qu’il y a de moins en moins de terres arables africaines par habitant avec un taux d’application de nutriment fertilisant le plus faible de la planète (12 kg hectare par exemple en Afrique subsaharienne, à comparer aux 393 kg observé en Asie de l’est), indique le rapport. Dans cette perspective, la fertilisation des terres et le recours aux engrais dans le cadre d’une agriculture raisonnée constituent une donnée centrale pour le développement africain. «Créée en janvier 2016, la filiale OCP Africa en devient le bras armé, destiné à relever un nouveau défi, celui d’une agriculture africaine performante et durable, reposant sur des engrais adaptés aux sols des territoires, à leur culture, proposés à des prix tenant compte des moyens des pays utilisateurs», souligne le document. En 2017, OCP Africa dispose de quinze filiales dont huit dans les pays de la CEDEAO (Burkina Faso, Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal).

«Toutes ces filiales vont pouvoir s’appuyer sur une unité de production d’engrais dédiée au continent africain, inaugurée dès 2016. Outre ces filiales, le Groupe OCP a mis en place un premier ancrage sur le marché ouest africain, à partir du port d’Abidjan, suivi d’un accord passé avec l’Etat guinéen, garantissant à ce dernier l’approvisionnement de la totalité de ses besoins d’engrais phosphatés», explique l’étude ajoutant que très rapidement, la consommation d’engrais devrait être multipliée par 5. Gazoduc «maroco-nigérien» L’ère de l’électrification de la CEDEAO démarre avec la réalisation durant la décennie 2021-2030 de la première phase du Gazoduc «maroco-nigérien ».

Long de 5000 kilomètres, ce Gazoduc s’inscrit dans la continuité de celui du West African Gas Pipeline, reliant depuis 2010 le Nigeria au Ghana. «Ce projet va mobiliser une enveloppe budgétaire de 25 milliards de dollars, valeur 2020», rappelle le think-tank. Il s’agit d’un projet qui concernera 300 à 350 millions d’habitants. L’objectif étant d’améliorer leur accès à l’électrification et proposer un marché de l’électricité compétitif. «Ce projet répond également à un besoin croissant de diversification, en Europe, des sources d’énergies gazières, mettant fin au monopole algérien de l’exportation de gaz qui caractérise la situation actuelle. Avec ce projet, ce sont onze des quinze pays de la CEDEAO le long de la côte ouest africaine qui sont concernés par ce gazoduc traversant les pays suivants : Nigeria, Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Libéria, Sierra Leone, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Gambie, Sénégal, Mauritanie, Maroc», indique le réalisateur de ce rapport soulignant que le Gazoduc «maroco-nigérien» permettra aussi d’alimenter en gaz l’Europe via Gibraltar.

Il est à noter que l’étude de faisabilité du projet (2019) dévoile une période de réalisation sur 25 ans.

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