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Yousra Ouakrim ou quand l’art prend une forte dimension humaine

© D.R

Elle est photographe et artiste-peintre à la fois

Elle est à sa première exposition individuelle. La jeune photographe et artiste-peintre marocaine, Yousra Ouakrim, qui présente actuellement ses œuvres à Rabat, révèle tout son art dans les deux disciplines. Issues de ses différents voyages dans les quatre coins du monde, ses œuvres retracent le vécu quotidien d’humains. «Quand j’étais en Inde, j’ai apprécié le sourire d’une petite fille installée dans un magasin et je l’ai prise en photo», s’exprime l’artiste qui précise faire la photographie de voyage notamment celle spontanée. «Je ne demande pas à ce qu’on fasse la pose», enchaîne-t-elle.
Outre ce pays, elle a fait le déplacement dans d’autres continents. Ce qui l’intéresse, c’est de capturer le temps humain. En Asie, elle a immortalisé la souffrance d’un homme souriant tout en portant d’énormes quantités de soufre. En Afrique, elle a capturé également une mère portant son enfant sur le dos. «Comme j’adore voyager, j’ai toujours joint ma passion pour la photographie à mes périples. Le tout avec le côté de capturer l’instant et avoir le cachet de la culture locale». Ce sont les humains qui la marquent dans n’importe quel pays qu’elle visite. «J’adore être en contact avec les gens, leur parler», avance-t-elle en rappelant préférer troquer les hôtels luxueux pour des séjours chez les habitants.


A propos de sa technique, elle est assez claire. Ses photos sont sans «aucune retouche ou un grain d’éclairage». D’ailleurs, elle est contre la retouche exagérée. «Je suis plutôt pour la prise de la photo avec le bon angle bien choisi puisque le photographe a le libre choix de se déplacer». Quand il s’agit de prendre des humains, une seule photo suffit pour elle. Mais, face à un paysage, elle peut choisir parce que celui-ci est figé. «Soit que je marche et c’est la photo de rue, soit c’est une impression qui m’a capturée donc je m’arrête et je la prends spontanément».
Quant à sa passion, elle remonte, tel qu’elle l’indique, à son petit âge. «J’ai toujours été attirée et passionnée par les arts plastiques», raconte l’artiste de 33 ans. Par l’occasion, elle rappelle avoir été, au lycée, dans un club de photographie. «J’en faisais même avant d’aller en France où j’ai étudié et fait mon stage de six mois et travaillé pendant un an chez la marque japonaise Canon où j’avais la possibilité d’emprunter du bon matériel. Je m’éclatais en fait».

C’est ainsi qu’elle s’est vraiment initiée à la photographie, a commencé à manipuler des réflexes et acheté son premier appareil professionnel. «A chaque fois qu’il y avait un stage avec un photographe international, en provenance du Canada et d’Angleterre entre autres, qui faisait escale à Paris, je le réservais. Je payais une journée de formation et une sortie avec le photographe sur les lieux». Dans ce sens, elle donne les exemples de la photo de nuit très technique, l’attente de la belle prise, la capture par l’appareil des photos automatiquement avec une bonne luminosité. C’est ainsi qu’elle a nourri une passion indéfectible pour la photographie.


Pour la peinture, c’est une autre histoire ! «J’ai toujours adoré peindre. Alors j’ai commencé toute seule et je faisais de la peinture sur vitre et décorative. Mais ce nétait pas trop mon style». C’est pourquoi elle a opté pour l’art abstrait. «J’y suis plus à l’aise. Je laisse libre cours à mon imagination que j’aime extérioriser impatiemment sur une toile». Mieux encore, sa volonté de devenir patiente l’a incitée à apprendre des techniques. C’est pourquoi elle est passée à la peinture à l’huile. «C’est grâce à l’artiste-peintre Rachid Ben Abdellah que j’ai commencé, dans son atelier, à produire des toiles à la peinture à l’huile», s’enthousiaste Yousra. Pour elle, c’était une occasion de concevoir des portraits. Et ce n’est pas tout ! «Toutes mes toiles sont presque issues de mes photos». Telle qu’elle l’explicite, la peinture à l’huile donne un effet naturel et ressort l’émotion et les expressions de visage. De plus, cette artiste, qui a opté pour la peinture pastel et le crayon, a aussi fait du fauvisme et des paysages colorés. «J’imagine la rivière bleue, le ciel orange ou jaune».
Concernant la particularité de cette artiste, M. Benbdellah indique : «Je n’ai jamais vu un photographe qui fait une exposition de ses photos et de ses peintures à la fois». C’est d’ailleurs lui qui a proposé à cette artiste d’imprimer ses photos sur toile.

Après plusieurs expositions collectives, Yousra donne à voir ses oeuvres pour son premier événement individuel qui se tient toujours dans un restaurant à Hay Riad. «Quand j’y ai pris, un de ces jours, mon déjeuner, il y avait déjà une exposition d’un ami. Mais j’ai parlé au propriétaire qui était à la recherche d’une nouvelle exposition, donc je me suis lancée. Tant que j’aime ce que je fais, cela a le mérite d’être partagé», exalte-t-elle. A son sens, un autre public qui n’a rien à voir avec l’art peut être attiré par cette discipline dans un restaurant. «Cela encourage les artistes. Dans une galerie on ne passe pas beaucoup de temps qu’en mangeant et ce n’est pas tout le monde qui a une culture d’aller à une galerie pour voir une exposition».


S’agissant de sa prédilection pour la photographie ou la peinture, elle se veut sincère. «La photo est la base de mon œuvre. Je passe par elle pour raconter une peinture. Les deux passions sont très complémentaires pour moi. Sans photo, je ne peux pas faire de peinture et vice-versa. J’aspire à faire une œuvre complète. Je prends la photo instantanément. Après je prends mon temps pour faire une peinture». Au-delà de sa passion, l’artiste fait toujours dans l’associatif. A Meknès, elle oeuvrait dans un orphelinat et une maison de retraite outre la collecte des dons. Elle a fait même pareil à Rabat et en France. «Avec des amis, nous avons ouvert une antenne de l’association «Ponts de l’espoir» au Maroc pour la scolarisations des enfants des villages du haut Atlas». De quoi mieux concrétiser sa fibre humaine.

 

 

 

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