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Enquête PNEA 2019 du Conseil supérieur de l’éducation : L’inquiétant niveau des élèves dans le public

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L’enquête PNEA-2019 s’est déroulée sur le terrain fin mai 2019 et a ciblé un échantillon de 36.808 élèves dont 18.025 au primaire et 18.883 au secondaire collégial.

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L’Instance nationale d’évaluation auprès du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (INE-CSEFRS) a organisé, mardi 30 novembre, un webinaire portant sur «Les acquis des élèves et les défis de la qualité», au cours duquel a été présenté le programme national d’évaluation des acquis des élèves de la 6ème année du primaire et de la 3ème année du secondaire collégial (PNEA 2019). A noter que l’enquête PNEA-2019 s’est déroulée sur le terrain fin mai 2019 et a ciblé un échantillon de 36.808 élèves dont 18.025 au primaire et 18.883 au secondaire collégial. Cette évaluation de 2019 porte sur la maîtrise des langues (arabe et française), les mathématiques et les sciences (éveil scientifique, physique-chimie et sciences de la vie et de la terre). Cette évaluation montre que ce qui affaiblit le système éducatif est qu’un tiers, et parfois plus, des élèves n’arrive pas à suivre les programmes prescrits des matières dans le primaire et au collège. L’analyse des résultats du PNEA-2019 montre que certains élèves performent mieux que d’autres, lorsque leurs parents disposent d’un niveau socio-économique et culturel élevé, et qu’ils performent moins bien lorsqu’ils sont issus d’un milieu défavorisé et rural et ayant des parents non instruits, avec un emploi précaire. Aussi, l’école publique subit l’effet de l’éloignement progressif des familles appartenant à la classe moyenne qui ont recours au secteur privé pour la scolarité de leurs enfants.

Arabe : Les élèves des écoles privées performent nettement mieux

S’agissant des compétences des élèves en arabe, l’étude révèle que 31% des élèves ont assimilé moins de 42% du programme d’arabe prescrit en 6ème année primaire et 42% en ont assimilé plus de 92%. Selon le milieu, le score enregistré en arabe dans les écoles primaires urbaines publiques est plus élevé (250) que celui obtenu dans les écoles rurales (238). Signalons que la moyenne nationale est de 250. Les élèves des écoles communautaires enregistrent un score en arabe supérieur de 7 points à celui obtenu par les élèves ruraux. Autre constat : les élèves de la 6ème année primaire relevant des écoles privées performent nettement mieux en arabe (279) que ceux des écoles publiques urbaines (250). Les deux tiers (65%) des élèves des écoles privées maîtrisent pratiquement tout le programme (plus de 92%) d’arabe prescrit en 6ème année primaire, contre 42% des élèves relevant des écoles urbaines publiques. Les résultats par genre révèlent que les filles devancent les garçons. Ainsi, les filles en 6ème année primaire enregistrent, en arabe, un score de 255, dépassant la moyenne nationale de 5 points, alors que le score enregistré chez les garçons est 245. Pour ce qui est de la troisième année secondaire collégiale, 46% des élèves ont assimilé moins de 36% du programme d’arabe prescrit contre 10% seulement qui en ont assimilé plus de 90%. L’écart en arabe entre les collèges urbains privés et les collèges urbains publics est plus important, passant de 29 points en 6ème année du primaire à 51 points en 3ème année du collège. L’écart dans les scores obtenus en arabe entre les filles et les garçons double, passant de 10 points en 6ème année primaire à 20 en 3ème année du secondaire collégial.

Français : 76% des élèves ont assimilé moins de 21% du programme en fin de collège

En 6ème année primaire, 41% des élèves n’ont pas acquis, au cours des années antérieures, les ressources linguistiques requises pour poursuivre les cours de français et seuls 12% ont assimilé la totalité dudit programme. La comparaison selon le milieu montre qu’en fin du primaire, les élèves scolarisés dans des établissements dans le milieu urbain performent légèrement mieux en français (246) que les élèves dans le rural (238). Par rapport à ces derniers, l’appartenance à une école communautaire est susceptible d’élever de 6% à 9% la proportion des élèves maîtrisant la totalité du programme de français prescrit. Les écoles primaires privées devancent les écoles publiques urbaines en français avec un score de 293 contre 246. À la fin du primaire et avec un score de 254 contre 247, les filles performent mieux en français que les garçons. L’enquête révèle que 76% des élèves ont assimilé moins de 21% du programme de français prescrit en 3ème année secondaire collégiale et seuls 11% en ont assimilé plus de 91%. L’écart dans les scores entre l’enseignement privé et l’enseignement public urbain concernant le français s’accentue : il atteint 82 points à la fin du secondaire collégial contre 47 points à la fin du primaire.

Mathématiques : L’écart entre les collèges privés et les collèges publics urbains a presque doublé

En mathématiques, l’enquête révèle que 48% des élèves ont assimilé moins de 23% du programme prescrit en 6ème année primaire et seuls 27% en ont assimilé plus de 88%. À la fin du primaire, les élèves des écoles privées sont plus performants en mathématiques (280) que ceux relevant des écoles publiques urbaines (246). En 3ème année secondaire collégial, 44% des élèves ont assimilé moins de 23% du programme prescrit et 12% seulement en ont assimilé plus de 85%. L’écart en mathématiques entre les collèges privés et les collèges publics urbains a presque doublé en passant de 34 points à la fin du primaire à 66 points à la fin du secondaire collégial.

Physique-chimie : 74% des élèves en fin de collège n’ont pas acquis le niveau de compétences minimales

En sciences de la vie et de la terre, l’enquête PNEA 2019 indique que 38% des élèves ont assimilé moins de 43% du programme de l’éveil scientifique prescrit en 6ème année primaire et 33% en ont maîtrisé plus de 84%. À la fin du primaire, les élèves scolarisés en ville ont obtenu 251 en éveil scientifique contre 244 pour les élèves scolarisés dans le milieu rural. À noter que l’appartenance à une école communautaire n’a aucun effet sur les acquis des élèves en éveil scientifique. À la fin du primaire, il n’y a pas de différence significative en éveil scientifique entre les filles (251) et les garçons (249). Au secondaire collégial, 47% des élèves ont assimilé moins de 38% du programme des sciences de la vie et de la terre. Ils ne sont que 24% à avoir acquis plus de 55% du programme. En physique-chimie, le constat est alarmant. 74% des élèves de la 3ème année secondaire collégiale n’ont pas acquis le niveau de compétences minimales requises pour la poursuite des études scientifiques au secondaire qualifiant.

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