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Le métier d’enseignant passé au crible par le Conseil supérieur de l’éducation

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Motivations du choix de la profession, recrutement, formation…

La plupart des enseignants déclarent avoir choisi le métier par nécessité. C’est ce qu’indique le rapport présentant les résultats de l’étude «Le métier d’enseignant au Maroc : à l’aune de la comparaison internationale » menée par l’Instance nationale de l’évaluation auprès du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS). Ce rapport basé sur des données d’une enquête qualitative intitulée «Métier d’enseignant » menée en 2019 ainsi qu’une étude «Temps d’enseignement», cible en effet, 21 pays d’Afrique, dont le Royaume. «Il vise à analyser l’attractivité du métier d’enseignant auprès des étudiants, les modalités de recrutement et de sélection, la formation et son déroulement, la gestion de la carrière, le développement personnel et professionnel ainsi que la motivation, en se basant sur des données de terrain et sur les textes réglementaires tout en les confrontant aux standards internationaux», lit-on dans le document.

Stabilité, confort et souplesse de l’emploi parmi les principales motivations

Outre l’accès à l’emploi par nécessité, l’étude révèle que parmi les principales motivations du choix de la profession d’enseignant est la recherche d’un emploi stable. L’étude dévoile une autre motivation qui pèse dans le choix du métier. Il s’agit en effet, selon la même source, des heures de travail et des vacances scolaires. «Cette motivation émane le plus souvent des enseignantes». L’étude montre également que d’autres motivations intrinsèques qui expriment généralement le choix du métier par vocation ou par un intérêt pour l’enseignement et la satisfaction intellectuelle qui peut en découler. «Ces motivations trouvent leur origine dans l’attirance pour le métier, soit parce qu’un parent en était un, soit parce qu’un ou des enseignants ont marqué l’esprit et le parcours de la personne », lit-on dans le rapport. Par ailleurs, les résultats de l’enquête montrent une nouvelle configuration du profil du personnel enseignant. Il s’agit de la reconversion dans le métier d’enseignant après une première expérience professionnelle dans un autre domaine et ou après un passage par l’enseignement privé. Cette nouvelle tendance a pris de l’ampleur avec le recrutement régionalisé à travers les AREF, en raison notamment de la suppression ou l’allongement de la limite d’âge pour passer les concours. «Les raisons du choix du métier d’enseignant s’inscrivent, en général, dans les motivations extrinsèques. Les enseignants interrogés expriment un mécontentement ou une insatisfaction de leurs expériences professionnelles précédentes».

Inadéquation entre le profil des recrues et la nature de leurs tâches

Le rapport du CSEFRS pointe du doigt les modalités de recrutement des enseignants. Il montre que les procédures de recrutement souffrent de plusieurs lacunes et certaines étapes sont entourées de zones d’ombre. La Vision stratégique 2015-2030 appelle d’ailleurs à «la clarification des critères permettant d’accéder à la formation initiale des enseignants et à une carrière dans l’enseignement, pour toutes les catégories de personnel incluses dans le système». Dans ce contexte, les résultats de l’étude montrent que la plupart des directeurs d’établissements déclarent qu’ils se retrouvent avec une bonne partie du personnel enseignant du primaire «inapte à enseigner en français». Quant aux inspecteurs pédagogiques interrogés, ils indiquent que les conditions d’une bonne sélection ne sont pas réunies. «La composition de la commission, le nombre de dossiers à traiter et les délais très courts impartis rendent la mission difficile. À titre d’exemple, pour l’opération de recrutement de décembre 2018, 220.000 candidatures ont été reçues dont 149.000, respectant les conditions légales, ont été acceptées pour les épreuves écrites». Les enseignants, de leur côté, estiment que les examens se déroulent parfois dans des conditions peu convenables pour les candidats.

La formation des enseignants suscite également plusieurs interrogations, conclut encore l’étude. «La majorité des enseignants interrogés estiment qu’elle est peu qualifiante et, à son terme, des dimensions primordiales de l’enseignement (gestion et planification de la classe, pratiques de pédagogie active, etc.) demeurent non maîtrisées ». Les lacunes sont encore plus flagrantes chez les enseignants-cadres des AREF, en particulier ‘les deux premières promotions (2016/2017), qui ont été peu ou pas formées’. L’absence d’un dispositif de formation continue, élaboré selon les besoins des enseignants, ne permet pas non plus de rattraper les insuffisances de la formation initiale et de les rectifier. Le coaching ou l’accompagnement par les pairs sont des mécanismes intéressants, mais leur mode opératoire nécessite quelques réajustements (précisions des missions, moyens logistiques, incitations, etc.) pour assurer l’adhésion des acteurs et augmenter leur rendement.

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