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Hors jeu !

© D.R

Ce n’est pas sur le plan sportif que porte ma chronique, pour évoquer le match Maroc-Algérie.

En tant que supporter ce que je peux dire c’est que les 2 équipes étaient de force égale et que gagner par les tirs au but est avant tout un coup de chance. Peut-être nos joueurs ont-ils tout simplement considéré -à juste titre, après tout- qu’ils disputaient «seulement» un match de foot, alors que l’équipe adverse y avait mis bien d’autres enjeux, y compris des enjeux qui les dépassaient eux mêmes. Toujours est-il que les enseignements dépassent largement ce cadre… et ils nous apprennent bien plus que n’importe quelle analyse géopolitique sur l’état d’esprit des uns et des autres. Tout d’abord ce qui m’a sauté aux yeux c’est de voir à quel point Tunisiens et Palestiniens avaient choisi leur camp… et ce n’était pas le nôtre : leurs drapeaux respectifs flottaient au coeur des drapeaux algériens et leur choix était flagrant !!!! Ceci est leur droit bien sûr, mais fallait-il accompagner leur parti pris d’autant de détestation à notre égard ? Il faut le savoir mais aussi le dire, car cela met fin à nombre de légendes que veulent nous faire avaler un certain nombre de fabulateurs y compris parmi nous : ce n’est pas seulement le gouvernement voisin qui nous déteste, mais aussi, hélas, nombre d’Algériens qui ont été biberonnés à cette haine.

Dans le même temps les Israéliens, quant à eux, notamment sur les réseaux sociaux, nous supportaient avec enthousiasme et amitié. Au Maroc par ailleurs nos compatriotes juifs se réjouissaient de l’heure à laquelle serait disputé le match -20 heures- car le shabbat étant terminé à cette heure-ci, ils pouvaient donc regarder le match en direct et vibrer à l’unisson. Autre enseignement : la haine et la violence des mots qui émanaient des différentes interviews et réactions de nombre de ces supporters sur les réseaux sociaux : les insultes, les caricatures, les énormités fusaient de partout… le cadre sportif avait volé en éclats, le fair-play, le respect de l’équipe adverse n’existaient plus, c’était haro sur le Maroc, sur les Marocains, sur notre Roi…bref un immense hôpital psychiatrique à ciel ouvert.

Et que dire de certains des nôtres qui en arrivaient à renier leur marocanité et se laissaient aller à insulter leurs propres compatriotes -tout particulièrement les femmes- au faux prétexte d’une fraternité maghrébine qui n’existe pas, ou encore pour montrer patte blanche aux «caporaux »… On voit également les dégâts que peuvent causer l’embrigadement et la manipulation lorsque sur les murs de certaines cités en France -notamment Marseille- apparaissent des graffitis insultant les Marocains, une vidéo postée sur Twitter est édifiante et terrible : on y voit des enfants de maternelle en Algérie «jouant» à tuer des soldats français en criant vive l’Algérie, sous les youyous. Comment ne pas assister donc aux débordements que nous vivons aujourd’hui lorsque la haine de la France, d’Israël et du Maroc est «enseignée» si tôt ? Le risque est réel de confondre l’ensemble des Algériens et ces haineux et bien évidemment il faut résister à l’amalgame, mais pour autant il faut se rendre à l’évidence : le mal est plus profond qu’on ne le pense et il s’appelle marocophobie. Quelle absurdité, quelle erreur -alors que le monde connaît une période si difficile d’enseigner la haine du peuple voisin à une population et là il faut pointer du doigt la responsabilité de généraux séniles et arcboutés à leurs privilèges.

Les réseaux sociaux ont certes un rôle amplificateur, mais découvrir à quel point la haine est puissante chez tant d’internautes du pays voisin -qui ne sont certes pas l’ensemble du peuple algérien- est effrayant. De notre côté il nous faut rester dignes – et par exemple, alors que l’expulsion de 45.000 Marocains d’Algérie en décembre 1975 est toujours dans tous les esprits – rejetons la surenchère, à l’image de l’attitude de notre Roi : ripostons par notre «marocanité tranquille», notre patriotisme et notre comportement façonné par une civilisation millénaire. Mieux vaut perdre un match dans l’honneur que le gagner et sombrer dans l’indignité…

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