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La diplomatie éducative, un instrument valorisant toute impérieuse politique étrangère

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Ce 24 janvier 2022 sera célébré le quatrième anniversaire de la journée internationale de l’éducation : un événement exceptionnel, instauré par l’Organisation des Nations Unies et qui permet aux Etats de se remémorer que l’objectif n°4 du programme de développement durable à l’horizon 2030 consiste à «assurer à tous une éducation équitable, inclusive et de qualité, ainsi que des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie», comme l’a d’ailleurs, sagement, souligné le secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

Au fait, les Etats les plus ingénieux ne se contentent point de satisfaire une telle cible, uniquement sur le plan interne, mais vont même bien au-delà, en déployant toute une stratégie nationale d’éducation, intégrant la promotion d’une réelle diplomatie éducative, visant le bien-être de l’humanité. Ainsi, de nombreux pays, dans le cadre de leurs échanges avec des partenaires étrangers, prévoient, de manière systématique, l’initiation d’actions de coopération dans le domaine de l’éducation, une façon de mettre en lumière, à travers les canaux diplomatiques, l’éducation, en tant que pilier du bien-être humain et du développement durable.

L’éducation, un prestigieux levier diplomatique pour le Maroc

«Dans l’éducation, le naturel est le sol, l’instituteur est le laboureur, les raisonnements et les bons avis sont les semences», un dicton latin du XIXème siècle qui met en exergue les principaux fondements d’un somptueux système d’éducation national florissant. Il en ressort, à travers cette pertinente maxime, que le succès de toute politique nationale d’éducation reste tributaire de réflexions sages, bien cogitées, qui reposeraient, nécessairement, sur une stratégie éducative fort percutante. Dans cette perspective, le Royaume du Maroc, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu l’Assiste, s’en est largement imprégné, en engageant de nombreux chantiers, pour permettre au pays de devenir un modèle à suivre en matière d’éducation. L’éducation reste, incontestablement, la base du développement de toute société. En témoigne toute l’importance accordée à l’enseignement au niveau du rapport du nouveau modèle de développement, en tant que principal levier de développement pour le pays. Aussi est-il que la désignation du président de la Commission chargée de la confection dudit rapport, en la personne de Monsieur Chakib Benmoussa, à la tête du ministère de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports, n’est pas du tout fortuite. Effectivement, il s’agit d’un choix extrêmement sage et pertinent, traduisant tout l’intérêt porté par l’Auguste Souverain au chantier éducatif, étant précisé que Monsieur Benmoussa, en tant qu’exambassadeur, pourrait également, en sus de son important apport attendu dans l’émancipation de l’éducation nationale, apporter une sauce diplomatique à l’éducation et pouvoir ainsi brillamment coordonner, avec le département des Affaires étrangères, pour l’instauration d’une véritable diplomatie éducative, à portées régionale et africaine.

La réussite de tout chantier repose sur une stratégie envoûtante et des ressources immatérielles qualifiées

Toute stratégie pertinente est le fruit d’une intelligence collective. Certes, tout un département ministériel est engagé pour concevoir et mettre en oeuvre un système éducatif des plus somptueux mais parfois il s’avère hautement bénéfique de recueillir d’une part des idées novatrices, à travers le lancement de débats citoyens, impliquant toutes les parties prenantes et d’autre part, de disposer de ressources humaines compétentes au sein du milieu éducatif. Ci-après quelques recommandations à Monsieur Benmoussa pour un modèle éducatif national beaucoup plus prospère et innovant :

– Elaboration imminente d’une étude sur l’influence du numérique sur les pratiques des enseignants et sur les apprentissages scolaires des élèves.

– Réalisation de benchmarks ciblés, en s’appuyant sur les résultats de la recherche, des évaluations scientifiques de politiques scolaires conduites à l’étranger et qui peuvent, majestueusement, s’adapter au contexte marocain.

– Formation des enseignants pour développer davantage une pédagogie de l’éducation à la citoyenneté active au sein de la classe.

– Implication d’enseignants retraités hautement qualifiés prédisposés à servir leur pays, en apportant leur savoir-faire au monde de l’éducation.

– Diversification des profils des candidats aux métiers de l’enseignement, en attirant des candidats expérimentés, à travers le développement d’actions permettant des reconversions, à mi-carrière, vers l’enseignement.

– Elargissement et multiplication des actions de coopération en matière d’éducation avec des pays, notamment africains, en vue de participer au bien-être de leurs populations. Aussi et sur le plan international, pourquoi ne pas lancer un Prix africain de l’enseignement innovant, afin de valoriser les enseignants et les chercheurs dans le partage de leurs pratiques pédagogiques innovantes. Un prix qui pourrait s’inscrire dans le cadre de la vision de l’Union africaine, permettant ainsi d’éclairer les décideurs africains pour la construction de systèmes éducatifs de qualité, tenant compte des aspirations et des capacités spécifiques au continent, en termes de ressources et de capacités, aussi bien matérielles qu’humaines.

(*) Docteur en droit/ Expert en intelligence économique Analyste en stratégie internationale

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