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«Regardez-nous danser» : Leila Slimani livre une fresque familiale vibrante d’émotions

© D.R

Il vient de paraître aux éditions Gallimard

L’écrivaine et romancière franco-marocaine Leila Slimani revient cette année avec son nouveau roman «Regardez-nous danser» qui vient de paraître aux éditions Gallimard. Il s’agit du deuxième tome de la saga familiale «Le pays des autres». Un récit dans lequel elle évoque le Maroc des années 60. «Cette période est très intéressante parce que extrêmement ambiguë. Joyeuse, optimiste, pleine d’espoir : le Maroc vit l’euphorie de l’indépendance, la jeunesse marocaine accède à la culture, aux loisirs, commence à s’intéresser au reste du monde… Mais c’est aussi le basculement du pays dans les années les plus violentes du règne de Hassan II, les années, aussi, où se crée une bourgeoisie qui va accaparer une grande partie des richesses», explique-t-elle dans un entretien réalisé par Gallimard à l’occasion de la parution de son livre.

Suite d’une saga familiale
A travers ce roman, l’autrice couronnée par le Prix Goncourt 2016 pour «Chanson douce», enrichit une fresque familiale vibrante d’émotions, incarnée dans des figures inoubliables. Il parle en fait d’un couple mixte Mathilde et Amine Belhadj qui s’installe près de Meknès. D’ailleurs, Amine est le fils aîné de Kaddour Belhaj et de Mouilala. Il est interprète dans l’armée coloniale et devient chef de famille à la mort de son père en 1939. Il hérite des terres de Kadour, mais au début de la Seconde Guerre Mondiale il décide de s’engager dans un régiment de spahis. Auprès de son aide de camp, Mourad est incarcéré dans un camp en Allemagne dont il parviendra à s’échapper. En 1944, il rencontre Mathilde et l’épouse à l’église en Alscae, en 1945. Dans les années 1950, alors que le Maroc est en proie aux troubles, il se consacre à son acharnement à la ferme dont il rêve de faire une exploitation prospère. Passionné par l’agronomie et les techniques modernes, il développe de nouvelles variétés d’agrumes et d’oliviers. Après des années de déconvenues, son association avec le médecin hongrois Dragon Palosi lui permet enfin de réaliser des bénéfices.

Le roman est empli également d’autres personnages à l’instar de Slim et Aicha (les enfants). Celle-ci poursuit sa scolarité à l’école des sœurs où elle obtient d’excellents résultats. Enfant mystique et sauvage, elle fait la fierté de ses parents. Elle incarne celle qui ose. «C’est la première femme de cette famille qui va faire des études, devenir financièrement indépendante. Ma mère et ses amies faisaient partie de cette première génération de femmes à détenir ainsi une forme de pouvoir, de légitimité. Pourtant, elles ont vécu une vie très paradoxale. Elles étaient médecins, avocates, mais pouvaient se faire répudier par leur mari en cinq minutes et perdre la garde de leurs enfants», indique Leila Slimani.

Pour rappel, Leïla Slimani compte à son actif les romans «Dans le jardin de l’ogre», «Chanson douce» (prix Goncourt 2016) , «Le pays des autres» et «Sexe et Mensonges: La Vie sexuelle, Le Pays des autres». La romancière a été nommée représentante de la Francophonie dans le monde par le président français Emmanuel Macron.

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Extrait du resumé du roman

«En 1968 : à force de ténacité, Amine a fait de son domaine aride une entreprise florissante. Il appartient désormais à une nouvelle bourgeoisie qui prospère, fait la fête et croit en des lendemains heureux. Mais le Maroc indépendant peine à fonder son identité nouvelle, déchiré entre les archaïsmes et les tentatives illusoires de la modernité occidentale, entre l’obsession de l’image et les plaies de la honte. C’est dans cette période trouble, entre hédonisme et répression, qu’une nouvelle génération va devoir faire des choix».

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