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Agro-industrie : La Fenagri dresse les priorités

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Un nouveau contrat programme attendu

«Nous sommes convaincus que si nous améliorons la connexion entre différents maillons des filières en limitant au maximum l’intervention des intermédiaires nous allons beaucoup gagner en termes de performance».

Les agro-industriels marocains examinent les pistes potentielles qui leur permettront d’effectuer leur sourcing au niveau local. Une analyse approfondie est actuellement en cours pour déterminer les nouvelles orientations à suivre pour atteindre cette étape. Les conclusions de cette étude menée conjointement par la Fenagri et le ministère de l’industrie et du commerce seront dévoilées dans les prochains jours. Les premières indiscrétions font écho d’un potentiel énorme qui permettra à l’agro-industrie de contribuer à la création de valeurs d’autres secteurs. C’est ce qui a été annoncé lors d’une rencontre organisée par la CGEM en partenariat avec la Fédération nationale de l’agroalimentaire (FENAGRI) ayant pour thème «Agro-industrie : Un essai à transformer». Cette rencontre a été l’occasion pour partager les ambitions des opérateurs dans ce contexte de relance. L’accent a ainsi été mis sur la nécessité d’adopter une nouvelle feuille de route pour le secteur agro-industriel.

La finalité étant de donner davantage de visibilité aux opérateurs et aux investisseurs pour aller de l’avant dans le développement de cette industrie. Une ambition qui intervient après la fin du contrat programme établi avec l’Etat ayant été conclu en 2017. «Nous ambitionnons que cette nouvelle feuille de route mette davantage de nouvelles mesures appropriées liées notamment à l’intégration amont agricole et aval industriel», souligne dans ce sens Abdelmounim El Eulj, président de la Fenagri. La future feuille de route du secteur devrait s’articuler autour du développement de la valorisation locale à travers l’intégration amont et aval. Le développement de l’écosystème de l’exportation ainsi que les prérequis au succès telles que la formation professionnelle, la fiscalité, la digitalisation, la régulation des importations, l’innovation, etc. A l’heure actuelle, le taux d’intégration amont et aval se situe en moyenne entre 15 et 20%.
Capitalisant sur les dispositions du nouveau plan agricole «Al Jayl Al Akhdar», ce taux devrait atteindre, à l’horizon 2030, 70%. Un objectif qui conforte la Fenagri. «L’atteinte de cet objectif suppose à mon avis la levée de plusieurs obstacles dont principalement l’organisation des filières agri-agro et la mise en place de mesures incitatives adéquates tout au long des chaînes de valeur de ces filières», indique le président de la Fenagri. Et de poursuivre : «Nous sommes convaincus que si nous améliorons la connexion entre différents maillons des filières en limitant au maximum l’intervention des intermédiaires nous allons beaucoup gagner en termes de performance». L’amélioration de cette intégration passe, selon M. El Eulj, par la mise en place d’incitations publiques bien ciblées ainsi que des modalités de financement et un environnement fiscal approprié. Parmi les leviers de performance évoqués lors de cette rencontre, on cite le renforcement de la notoriété Made in Morocco aussi bien au marché local qu’à l’export. A cet effet, la Fenagri plaide pour la mise en place d’un label Made in Morocco par les pouvoirs publics. Ceci permettra un meilleur ancrage des produits agroalimentaires marocains qui reste à ce jour confronté par une forte concurrence sur les deux marchés (local et étranger). «De plus, la promotion des exportations des produits alimentaires transformés s’impose bien évidemment par la diversification des marchés et des produits», indique le porte-parole des agro-industriels.

La Fenagri appelle par ailleurs à la mise en place de nouvelles mesures ciblées d’incitation de soutien étatique. Cet impératif permettra, selon les professionnels, de développer davantage les exportations du secteur qui sont confrontées à une rude concurrence de certains pays du pourtour méditerranéen. S’agissant de la mise en place d’un écosystème agro-industriel intégré et compétitif, le président de la Fenagri souligne qu’une simple analyse de la filière agroalimentaire nationale démontre que plusieurs chaînes de valeur méritent d’être renforcées pour atteindre un certain niveau de synergie et ainsi contribuer à l’amélioration de la compétitivité de notre secteur. La mise en place d’un stock de sécurité stratégique pour certains produits alimentaires finis et matière première importés est, également, primordiale, aux yeux des opérateurs. Le but étant d’atténuer les retombées négatives de la flambée de leurs cours mondiaux pour cette industrie.
Le capital humain figure également parmi les leviers à prendre en compte dans la nouvelle feuille de route du secteur. «A ce niveau le renforcement du partenariat entre le monde industriel et universitaire est urgent et obligatoire dans certains cas afin de mieux anticiper les besoins en compétence», relève-t-on du président de la Fenagri. L’accent est également mis sur la nécessité d’accompagner l’industrie agroalimentaire dans le processus de transformation digitale, la transition énergétique et le processus de certification et d’accréditation ainsi que dans le développement de l’arsenal normatif national.

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L’agro-industrie en chiffres

Les opérateurs ayant pris part à cette rencontre se sont accordés à dire que le contrat programme du secteur ayant couvert la période allant de 2018 à 2021 est un bel exemple de synergie et de convergence des stratégies sectorielles. Un certain nombre de mesures ont été déployées durant cette période pour accélérer le développement du secteur et renforcer l’intégration amont et aval, notamment à travers la valorisation des ressources agricoles. Une dynamique portée par le Plan Maroc Vert qui a permis de développer une production importante des filières et dont une partie a été transformée pour créer de la valeur et de l’emploi. Malgré le contexte de crise ayant coïncidé avec la fin de ce contrat programme, ce dispositif a permis à 300 projets de voir le jour dans les sept filières ciblées par ce contrat programme. Ces projets totalisent en effet un investissement de 8,5 milliards de dirhams permettant de créer à terme 21.430 emplois directs. Notons que dans ce contexte de crise, un grand intérêt a été accordé au sourcing local, notamment dans le cadre du plan de relance industriel mis sur les rails. Il en ressort que 188 projets ont été déposés dans le cadre de la banque de projets lancée à cet égard captant ainsi 26% des projets industriels approuvés dans ce cadre. En termes de chiffre d’affaires, ces projets représentent un additionnel de 7 milliards de dirhams dont 6,3 milliards de dirhams de chiffres d’affaires à l’export.

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