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Saïd le bienfaiteur

© D.R

À intervalles réguliers je vous fais partager les portraits de jeunes leaders que j’ai le plaisir de rencontrer au cours de mes activités associatives, culturelles ou humanitaires.
Aujourd’hui c’est le portrait d’un quadragénaire issu de l’immigration que je voudrais partager avec vous.
Il s’appelle Saïd Ryare, né dans une famille originaire de Meknès, qui part s’installer en France alors qu’il a 8 mois, c’est à Dijon qu’il grandit, passe son enfance et son adolescence.
Il y vit une jeunesse qui ressemble à la jeunesse de tant et tant de jeunes marocains de France de sa génération, plutôt paisible, Dijon n’étant pas classée «ville à problèmes», c’est en tout cas-là qu’il forgera sa personnalité.

Entre l’école de la République et la culture familiale qui lui transmet valeurs et amour du pays d’origine tout autant que celui du pays de vie, Saïd devient adulte.
Attaché à ses rêves d’enfant : le sport -la boxe et le foot- le désir de voyages, et l’envie d’être autonome professionnellement en créant sa propre entreprise… il devient donc un sportif accompli et rattrapé par ses envies de voyage, décide, alors qu’il aborde la trentaine, de partir pour les États-Unis où il s’installe à Miami et créé sa société.
Finalement l’appel du pays d’origine sera le plus fort et en 2012. Il rejoint le Maroc où il retrouve sa ville d’origine Meknès. Fidèle à ce qu’il veut faire de sa vie, il fonde l’entreprise de ses rêves… et ému par le sort des enfants et des jeunes de sa ville, il se lance dans la création de l’association «Jeunesse Meknassia» à laquelle il consacre son temps libre, sa passion pour le sport et une partie de ses revenus, afin d’apporter du bonheur à ces gosses.

Il endosse un rôle de grand frère qu’il ne quittera plus et auquel il est très attaché. Installé à Casablanca depuis 3 ans où il fait prospérer son entreprise de transport, il n’en oublie pas pour autant la jeunesse de Meknès, sa ville de cœur où il se rend régulièrement.
Homme de parole, très charismatique, fidèle à ses engagements et doté d’un réel sens de l’empathie pour l’Autre, il franchit une étape en devenant celui que l’on surnomme Saïd le bienfaiteur. Ainsi il monte une équipe de foot composée majoritairement de jeunes marocains issus de l’immigration en France et rentrés au Maroc, qui devient en même temps une véritable école de solidarité. Chaque semaine il organise des matchs en louant un terrain de foot superbement équipé au cœur de Casa, auxquels il convie, en toute discrétion, jeunes de quartiers populaires et jeunes subsahariens, si heureux de pouvoir accéder à un tel espace. Il faut assister à ces rencontres pour voir la joie de vivre qui en émerge, Saïd agit dans une totale discrétion, loin de toute médiatisation, mais je suis un témoin de ses actions et j’ai eu envie de les partager avec vous.

Saïd répond toujours présent lorsque l’on fait appel à lui, toujours prêt à aider, à donner un coup de main, mais il exige de ne pas être mis en avant, de ne pas être médiatisé, répétant sans cesse qu’il veut «rester dans l’ombre».
Je sais qu’il ne me félicitera pas pour cette chronique (lol) mais tant pis, je suis de ceux qui pensent -et disent- que nos jeunes ont besoin d’images valorisantes, d’exemples, de raisons d’y croire… Saïd fait partie de ceux qui peuvent remplir ce rôle. Il est de ceux qui méritent d’être connus, d’être «montrés» à notre jeunesse -qu’elle vive au Maroc ou en France- dont il est une symbiose. Aujourd’hui il ajoute une corde à son arc d’actions en s’engageant au sein de l’association Salam Lekoulam, son «dada» de toujours, le sport. Il est pour lui un vecteur de rapprochement, d’entente, de partage de valeurs et il entend le mettre à profit pour des «retrouvailles sportives» entre Marocains du Royaume musulmans et juifs d’un côté et nos compatriotes d’origine marocaine d’Israël.
Suivez-le, malgré sa pudeur, il est de ceux qui nous réconcilient avec l’Humanité !

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