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Réfugiés et demandeurs d’asile : Comment lever les stéréotypes autour de la migration ?

© D.R

L’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) poursuit sa sensibilisation quant à la question migratoire. Elle a joint au débat les journalistes pour les outiller davantage en terminologie et en informations élargissant les horizons.

L’intégration des réfugiés et des migrants n’en sera que facilitée dans le pays hôte. Et le Maroc en a fait un axe prioritaire dans son plan de développement. Car il est question de droits humains. Explications.

Le traitement journalistique lié à la migration est au cœur des préoccupations des représentants de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Bien souvent déshumanisée, la migration est pourtant et avant tout une affaire de femmes et d’hommes tous égaux en droits selon la Convention de Genève. Et le Maroc, sous Hautes Instructions Royales joue, aujourd’hui, un rôle important à ce niveau. La création de l’Observatoire de la migration en témoigne. Son alignement au Pacte sur les réfugiés, signé à New York aussi.
Et c’est dans cette optique que l’organisation  intergouvernementale (UNHCR) vient d’organiser une rencontre avec les principaux médias de la place pour les sensibiliser aux derniers faits marquants relatifs à la thématique mais aussi -et surtout- à la terminologie exacte et aux questions fréquentes ayant trait à la migration. L’objectif est clair : casser les stéréotypes de telle sorte à faciliter l’intégration des réfugiés au Maroc. Les enjeux sont réels. Toutes les parties prenantes en sont conscientes et travaillent en étroite collaboration. Il reste que les procédures pour obtenir une carte nationale en tant que réfugié demeurent encore lentes alors que le nombre des individus demandeurs d’asile a doublé entre 2018 et 2021 (décembre) pour atteindre 18 248 réfugiés et demandeurs d’asile qui sont originaires de 48 pays. «Le Maroc est à la fois un pays de transit mais aussi d’accueil». Maxence Hayek, responsable des relations extérieures HCR au Maroc, le rappellera lors de son intervention visant à mettre en lumière certains chiffres, faits et terminologie au service des journalistes.

Il insistera sur le principe de non refoulement qui est l’un des principes clés du droit international relatif aux réfugiés. Ce dernier stipule qu’«aucun Etat n’expulsera de quelque manière que ce soit un réfugié vers un pays où sa vie et sa liberté peuvent être menacées. Le principe de non refoulement relève du droit international coutumier et de ce fait concerne tous les Etats et ce même s’ils ne sont pas signataires de la Convention de 1951». Figueras Civit Maria Eulalia, chargée de protection au sein de l’Organisation internationale de la migration (OIM) au Maroc, fera remarquer d’emblée que «la migration a toujours fait partie de la vie de l’individu». Pour elle, «l’Histoire de la migration est l’histoire de l’humanité». C’est une question de gestion.

Et la sensibilisation passant par les médias permettra de casser les idées préconçues comme celles où les travailleurs migrants sont des hommes. Ce qui est faux. Car 60,1% de la population migrante travailleuse est constituée de femmes. Tour à tour, les intervenants ont expliqué les nuances sur le plan juridique et terminologique de telle sorte à ce que le sujet soit réellement démystifié. L’importance est réelle car le Pacte mondial pour les migrations adopté le 10 décembre 2018 à Marrakech par 164 Etats a placé le Maroc en pole position sur la question migratoire.
Aller au-delà de la photo annonciatrice de drame -et qui fera le tour de la terre entière-, l’humanisation de cette population (qui rappelle le fort engouement à l’immigration enregistré chez les Marocains) est fortement recommandée dans les traitements journalistiques. Salaheddine Lemaizi, journaliste, président du réseau des journalistes marocains de la migration et fondateur du journal électronique Enass, le rappellera clairement.
En fin connaisseuse de la question de la migration, la présentatrice Nadia Paquereau, coordinatrice de la rédaction francophone de Médi1 TV qui a fait ses débuts à Radio Orient notamment, insistera sur cet aspect car le contexte de la migration est très important. Au-delà de la photo qui traduit un état sporadique, le récit permet de donner un sens plus humain au traitement journalistique et donc d’empêcher la stigmatisation du sujet.
La boucle sera bouclée.

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