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Croissance économique : Légère accélération au 2ème trimestre

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Elle devrait s’établir à 1,8%, selon le HCP

«Le renchérissement des cours des matières premières, notamment ceux énergétiques et agricoles, conjugué aux perturbations que connaissent les chaînes d’approvisionnement mondiales devraient peser sur la reprise des économies avancées».

La croissance économique devrait connaître une légère accélération au deuxième trimestre 2022. Une anticipation faite par le Haut-commissariat au Plan (HCP). Elle devrait s’établir à 1,8% contre 1,2% observée au premier trimestre 2022. «Dans l’ensemble et compte tenu d’une baisse de 12,9% de la valeur ajoutée agricole, l’activité économique afficherait une progression de 1,8% au deuxième trimestre 2022, en variation annuelle, au lieu de +15,2% enregistrée par effet de base au même trimestre de l’année 2021», relève-t-on dans ce sens. Ce léger redressement interviendrait dans un contexte économique mondial dépendant de l’évolution de la situation épidémiologique et de l’actualité géopolitique.

«L’évolution de l’économie mondiale resterait tributaire de la situation épidémiologique, notamment en Chine, ainsi que des répercussions du conflit russo-ukrainien qui pèseraient sur les perspectives de croissance de l’économie mondiale sur l’ensemble de l’année 2022 », explique le HCP dans sa note de conjoncture. Et de poursuivre que «le renchérissement des cours des matières premières, notamment ceux énergétiques et agricoles, conjugué aux perturbations que connaissent les chaînes d’approvisionnement mondiales devraient peser sur la reprise des économies avancées». Le HCP anticipe dans ce sens une hausse de 3,1% de la demande étrangère adressée à l’économie nationale contre 20,7% observée au cours de la même période de l’année passée.

Les perspectives du HCP portent également sur une légère accélération de la demande intérieure au deuxième quart de l’année contribuant ainsi de 3,3 points à la croissance économique globale. « Elle serait particulièrement portée par la poursuite de l’affermissement des dépenses publiques, alors que les dépenses des ménages resteraient affectées par le maintien des fortes pressions inflationnistes», explique le Haut-commissariat au Plan.

Le HCP table également sur un accroissement de 4,1% de la valeur ajoutée hors agriculture. Ce redressement serait, selon le HCP, particulièrement portée par les branches tertiaires dont la contribution à la croissance économique globale s’élèverait à 2,4 points. De même, les activités minières renoueraient avec une croissance positive favorisant une hausse de 2,8% de la valeur ajoutée des branches secondaires. Le HCP livre par ailleurs dans sa note de conjoncture une lecture de la situation économique au titre des trois premiers mois en cours. Il ressort que l’activité économique aurait affiché une résilience au premier trimestre de l’année. «Au premier trimestre 2022, l’activité économique aurait affiché une progression de 1,2%, en variation annuelle, au lieu de 1% une année plus tôt, tirée principalement par un accroissement de 3,3% de la valeur ajoutée hors agriculture», explique le HCP à cet égard. Se référant au HCP, les branches tertiaires auraient continué de profiter au premier trimestre d’un effet d’ajustement de base favorable.

Elles auraient contribué pour 1,9 point à l’évolution du PIB, portées par la poursuite du rétablissement des activités touristiques. «En variation annuelle, la valeur ajoutée de l’hébergement et de la restauration aurait augmenté de 53,4%, au premier trimestre 2022, dans le sillage de l’amélioration de la situation épidémiologique au Maroc et de la réouverture des frontières aériennes à partir du 7 février 2022 », relève-t-on du HCP. Le Haut-commissariat au Plan observe également une légère accélération de la croissance des activités secondaires. Leur contribution à la croissance globale du PIB se serait située à 0,5 point au premier trimestre contre 0,4% une année auparavant. Par ailleurs, la valeur ajoutée minière se serait infléchie aux trois premiers mois de l’année. La baisse est estimée à 4,2%, et ce après 5,2% enregistrée une année auparavant. «Les activités d’extraction des minerais non métalliques auraient régressé de 5,3% dans un contexte de repli de la demande des industries locales de transformation», peut-on lire de la publication du HCP. L’activité des industries manufacturières aurait, pour sa part, poursuivi sa reprise. Une progression de 2,7% a été observée au premier trimestre de l’année en cours contre 1,6% relevée au premier trimestre de l’année 2021.

« En dépit du renchérissement des coûts de production, lié à la hausse des prix des matières premières et aux problèmes d’approvisionnement, l’activité des industries manufacturières aurait bien résisté, grâce notamment au raffermissement de celles des industries de textile et des industries métalliques et métallurgiques », explique le HCP qui relève dans le même sens une rétraction de 2,2% de la valeur ajoutée des industries chimiques, et ce dans un contexte de repli des quantités exportées de dérivés de phosphates, largement compensé par la hausse de leur prix de vente à l’export.

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Les principales tendances du 1er trimestre :

• La valeur ajoutée agricole aurait affiché une contraction de 12,1 %, au premier trimestre 2022, en variation annuelle, après avoir été particulièrement dynamique en 2021, pâtissant d’un déficit pluviométrique de 65 % au terme des 6 premiers mois de la campagne agricole 2021/2022 par rapport à la même période d’une année normale.
• L’inflation s’est située à son plus haut niveau depuis 2008. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix soumis à l’intervention de l’État et les produits à prix volatils, aurait nettement progressé, pour atteindre +3,4 % au premier trimestre 2022, tirée par l’évolution très dynamique de ses composantes, en particulier alimentaire et manufacturière.
• La demande intérieure aurait connu une sensible décélération par rapport à 2021, mais serait restée le principal support de l’activité. L’essentiel de sa croissance aurait été attribuable à la progression de 5,3 % de la consommation des administrations publiques, en ligne avec le renforcement des dépenses de fonctionnement.
• Le rythme de croissance de la consommation des ménages se serait sensiblement réduit, atteignant +0,8 % au premier trimestre 2022, au lieu de 1,5 % au cours de la même période de l’année passée.

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