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Journée internationale des jeunes : Dénombrés à 5,9 millions, ils sont les plus concernés par le chômage

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Pour cette journée en l’honneur de la jeunesse (12 août), le Haut-commissariat au Plan rappelle les chiffres  y afférents. Une jeunesse à sauver de la précarité qui guette… Les détails.

Selon les experts du HCP, «le Maroc compte 5,9 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans, soit 16,2% de la population totale en 2021». La stratification révèle, en effet, que «50,9% d’entre eux sont de sexe masculin, 59,9% des citadins et 56,6% âgés de 15 à 19 ans»… «Plus de 6 jeunes sur 10 (64,6%) ont un diplôme de niveau moyen, 20,6% un diplôme de niveau supérieur et 14,8% n’ont aucun diplôme. La région de Casablanca-Settat concentre près du cinquième (19,1%) des jeunes de 15 à 24 ans, celle de Marrakech-Safi vient en seconde position avec 13,6%, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,1%) et de Fès-Meknès (12,2%)», lit-on dans la note présentée par le HCP.

La contribution des jeunes dans le marché du travail

Si on doit se focaliser sur l’activité de ces 5,9 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans, «16,3% exercent un emploi (962.000), 7,6% sont à la recherche d’un emploi (448.000) alors que 76,1% sont en dehors du marché du travail (4.478.000)». L’enquête a également révélé que les trois quarts des jeunes en dehors du marché du travail (75,5%) sont des élèves ou étudiants et 21,1% sont des femmes au foyer.
Eu égard à ces chiffres, ces jeunes participent peu à la vie active. Le taux d’activité y afférent est en effet à peine de 23,9% contre celui de l’ensemble de la population qui a atteint 45,3%. «Ce taux d’activité des jeunes s’établit à 28,9% à la campagne contre 20,6% dans les villes. Il est trois fois plus élevé parmi les jeunes hommes (35,4%) que parmi les jeunes femmes (12,1%)», précisent les spécialistes de l’organe.
Pire, au cours des cinq dernières années, le taux d’activité lié aux jeunes a baissé de 4,3 points, contre 1,4 point pour l’ensemble de la population en âge d’activité (15 ans et plus).
Pour ceux qui sont actifs, ils ont été recensés dans le secteur ‘’agriculture, forêt et pêche’’ à hauteur de 43,6%, dans le domaine des ‘’services’’ avec un taux de 32,8% et de l’industrie avec un taux de 12,9%.
Il ressort également de ce rapport que le statut le plus dominant parmi les jeunes actifs, avec une part de 48,6%, est le salariat. «Ce statut reste plus fréquent parmi les jeunes femmes citadines actives occupées, avec une part de 86% contre 65,2% parmi leurs homologues hommes. Les auto-employés, quant à eux, représentent 9,6% des jeunes actifs occupés, 11% parmi les hommes et 4,1% parmi les femmes. Les aides familiales représentent 37,3% de l’emploi des jeunes, avec un pic de 82,6% parmi les jeunes femmes rurales». En décryptant qualitativement, les analystes ont constaté que «plus de 4 jeunes actifs sur 10 (41,9%) exercent un emploi non rémunéré, les ruraux avec 58,8% plus que les citadins (16,9%) et les femmes avec 49,9% plus que les hommes (39,7%)». Poussant la recherche encore plus, ils ont constaté que «14% des jeunes actifs exercent un emploi de type occasionnel ou saisonnier, 16,7% parmi les hommes et 5% parmi les femmes». La précarité à ce niveau est une menace évidente.
Elle se traduirait aussi sur le plan législatif puisque plus de 7 jeunes salariés sur 10 (73,2%) ne disposent d’aucun contrat formalisant la relation avec l’employeur (avec une part de 79,3% parmi les hommes contre 48,3% parmi les femmes). «13,2% disposent d’un contrat à durée déterminée, 6,5% d’un contrat à durée indéterminée et 7,1% d’une entente verbale», poursuivent les analystes.

Un chômage de longue durée et non d’insertion…

Concernant le chômage qui touche cette catégorie, l’étude a révélé que «près de 3 chômeurs sur 10 (29,7%) sont des jeunes. Près de 3 jeunes chômeurs sur 4 (75,8%) résident en milieu urbain, 67,3% sont des hommes et 90,1% sont diplômés». Cet indicateur a atteint, au niveau national, 31,8% pour les jeunes âgés de 15 à 24 ans contre 13,7% pour les personnes âgées de 25 à 44 ans et 3,8% pour les personnes âgées de 45 ans ou plus.
Autre chiffre alarmant, celui du taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans titulaires d’un diplôme de niveau supérieur qui s’élève à 61,2%… «Il est de 30,4% pour les jeunes détenteurs d’un diplôme de niveau moyen et de 12,9% pour ceux n’ayant aucun diplôme», détaillent les auteurs de la note.
Il a également été identifié que le taux de chômage des jeunes est plus prépondérant en milieu urbain et parmi les jeunes femmes. «Il culmine à 46,7% en milieu urbain contre 15,9% en milieu rural. Le taux de chômage des jeunes femmes est supérieur de 13 points à celui des hommes (41,9% contre 28,4%)». La hausse du taux de chômage est d’ailleurs plus accentuée chez les jeunes puisqu’entre 2019 et 2021, ce taux a augmenté de 6,9 points contre 3,1 points pour l’ensemble de la population active. Au-delà, 70,4% des jeunes chômeurs sont au chômage depuis un an ou plus, et près de trois quarts n’ont jamais travaillé (73,4%). Le chômage des jeunes est donc un chômage de longue durée et de première insertion.

Des jeunes livrés à leur propre sort…

Les faits sont têtus. Plus d’un jeune sur quatre âgés de 15 à 24 ans (26% ou 1,5 million) au niveau national est au chômage, n’est pas scolarisé et ne suit aucun enseignement. Selon les experts du HCP, «près de 73,4% d’entre eux sont des jeunes femmes dont 41,3% sont mariées et 65,7% ont un diplôme. En milieu rural, environ 81,7% de cette catégorie sont des jeunes femmes».
Au-delà, les différentes statistiques ont mis en évidence que «parmi la population en âge de scolarisation dans l’enseignement secondaire qualifiant (de 15 à 17 ans), 12,6% (270.000 personnes) ne travaillent pas, ne sont pas à l’école et ne suivent aucune formation. Cette proportion est de 19,5% parmi les filles (198.000 personnes) et de 6,5% parmi les hommes (72.000 personnes). Parmi les jeunes âgés de 18 à 24 ans, cette proportion atteint 33,5% (1.259.000 personnes), 49,1% parmi les filles (925.000 personnes) et 17,8% parmi les hommes (335.000 personnes)». Tout est dit. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La sonnette a été tirée et la réforme de l’éducation nationale représenterait avec l’incitation à l’entrepreneuriat les deux uniques solutions pour offrir à ces jeunes une voie plus heureuse. Les dés sont jetés.

 

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