Un viol n’est pas un vol de téléphone portable, mais c’est une mort psychique.
C’est par ces mots que le représentant du ministère public a entamé son réquisitoire devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca lors de l’examen d’une affaire de kidnapping, séquestration et viol pour laquelle est poursuivi un jeune homme de vingt-trois ans. Certes, ce dernier s’est disculpé à l’instar de la majorité des accusés. Pire encore, il a prétendu avoir été en relation avec elle.
Une déclaration que la victime a rejetée en bloc tout en précisant qu’il lui a coupé, à maintes reprises, le chemin pour la harceler et l’inciter à la débauche. De plus, ajoute la victime, une jeune fille de trente-deux ans comment pourrait-elle avoir une relation amoureuse avec lui alors qu’elle est son aînée de près de dix ans ? Enfin elle fait savoir à la Cour qu’elle est fiancée depuis deux ans et qu’elle n’attendait que son fiancé, un ressortissant marocain en Espagne, soit en retour pour célébrer la nuit de noces.
Devant les limiers de la police judiciaire qui l’ont interrogé après son arrestation, le mis en cause a avoué avoir suivi les pas de cette jeune fille pour lui mettre un couteau au niveau des aisselles et lui chuchoter à l’oreille de le suivre sans faire de bruit, ni attirer l’attention. N’ayant pas le courage de crier ou demander du secours, elle l’a supplié au départ. Mais il lui a demandé sur un ton menaçant de fermer sa bouche. Il l’a conduite jusqu’à son foyer parental pour abuser d’elle. La victime a affirmé qu’il n’y avait personne chez lui lorsqu’il l’a obligée à y entrer. Toutefois, le mis en cause a précisé qu’elle y est entrée de son plein gré contrairement à ses déclarations devant les enquêteurs de la police judiciaire. Ces contradictions entre ses déclarations devant la police et devant la Cour ont convaincu cette dernière qu’il est coupable et l’a condamné à dix ans de réclusion criminelle.
