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Les barrages affichent un taux de remplissage d’à peine 25,8%

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La Banque mondiale alerte sur l’aggravation de la crise de l’eau

Le Maroc vit une pénurie d’eau sans précédent. La situation s’aggrave de jour en jour comme en témoignent les chiffres de la Direction générale de l’hydraulique concernant la situation des barrages. A la date du 31 août 2022, le taux de remplissage des barrages au niveau national est de seulement 25,8% alors qu’à la même date en 2021, ce taux avait atteint 40,5%. Actuellement, les réserves se situent à 4,1 milliards de mètres cubes (4.159,9 Mm3) alors qu’à la même date l’année dernière, elles se situaient à 6,5 milliards de mètres cubes. Plusieurs barrages sont quasiment à sec. C’est notamment le cas du barrage Abdelmoumen, qui, rappelons-le est l’un des plus importants de la région Souss-Massa.

Il affiche actuellement un taux de remplissage de seulement 1,9% contre 10,5% à la même période l’année dernière. Ce barrage dispose d’une réserve totale de seulement 3,7 Mm3 contre 20,9 Mm3 durant la même période en 2021. Parmi les autres barrages fortement affectés par la sécheresse figure le barrage Al Massira, qui affiche un taux de remplissage d’à peine 4,2% contre 10 % il y a un an. Ses réserves actuelles s’établissent à 112,5 Mm3 contre 266,4 Mm3 l’année dernière. Situation inquiétante également pour le 3ème plus grand barrage, à savoir Bin El Ouidane, son taux de remplissage est de 9,4% contre 20,7% en 2021. Le barrage Hassan II affiche un taux de remplissage de 9,3% contre 26,4% à la même date en 2021. Concernant la situation des autres barrages, le barrage d’Al Wahda, plus grand barrage du Maroc, affiche actuellement un taux de remplissage de 44,1% contre 65,5% à la même date en 2021. Certains barrages affichent une situation satisfaisante. C’est notamment le cas du barrage de Tanger-Méditerranée avec un taux de remplissage de 94,6% , Garde Sebou ( 97,3%), le barrage Chefchaouen (90,9%), Allal El Fassi (89,5%).
La demande en eau dépassera l’offre de 40% d’ici 2030

La Banque mondiale tire la sonnette d’alarme sur la situation hydrique mondiale. L’eau est une ressource limitée et de plus en plus rare. La Banque mondiale estime qu’une personne sur quatre vit dans des zones pauvres en eau. «La crise mondiale de l’eau compromet notre capacité à produire de la nourriture, à protéger les moyens de subsistance et à bâtir des économies solides. Et cette crise s’aggrave, la demande en eau devant dépasser l’offre de 40% d’ici 2030», déplore-t-elle. Selon la Banque mondiale , les populations pauvres et vulnérables seront touchées de manière disproportionnée, ce qui entraînera des inégalités croissantes. La nécessité d’une gestion efficace et collaborative de l’eau ne fera que s’amplifier à mesure que les effets du changement climatique exerceront une pression grandissante sur les ressources mondiales.

L’organisation internationale estime qu’une gouvernance et des réformes budgétaires bien conçues, ainsi que des institutions autonomes et responsables sont essentielles pour améliorer la gestion des ressources hydriques. La Banque mondiale juge qu’une bonne gouvernance et des réformes budgétaires bien conçues, ainsi que des institutions autonomes et responsables sont essentielles pour améliorer la gestion des ressources hydriques. Une bonne gouvernance doit aussi être soutenue par des investissements adaptés. La sécurité hydrique est loin d’être assurée dans de nombreux pays. On estime ainsi que 150 milliards de dollars seraient nécessaires chaque année pour garantir l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement dans le monde. Les sécheresses, les inondations et les autres risques liés à l’eau gagnent en intensité, les eaux souterraines sont surexploitées et polluées, et les villes et les exploitations agricoles sont en butte à de graves pénuries d’eau. Ces phénomènes vont compromettre les acquis du développement et nécessiteront de nouveaux investissements dans des solutions de gestion de l’eau.

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