Culture

«Dernier Round» : Un film sur l’immigration des jeunes enfants

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«Dernier Round» débute par le long voyage mené par Rachid, un adolescent plein de vie et amateur de la boxe, et deux autres enfants, de Casablanca à Tanger.

En sélection officielle au vingt-deuxième Festival national du film de Tanger (FNFT), «Dernier Round» de Mohamed Fekrane a été projeté au cours du troisième jour de cette manifestation cinématographique, qui se poursuit jusqu’au 24 septembre. Ce premier long-métrage du réalisateur franco-marocain (qui a à son actif cinq courtS-métrages) aborde la question de l’immigration des jeunes enfants. «Le rêve d’émigrer vers l’Europe commence très tôt. Beaucoup de jeunes enfants tentent de traverser vers l’autre rive», fait savoir Mohamed Fekrane.
«Dernier Round» débute par le long voyage mené par Rachid, un adolescent plein de vie et amateur de la boxe, et deux autres enfants, de Casablanca à Tanger. Leur arrivée et leur séjour dans la ville transit n’ont pas été de tout repos. Mais leur rêve commun d’accéder à l’autre rive européenne et les problèmes rencontrés à Tanger ont fait d’eux de bons amis. Rien n’a pu les empêcher de poursuivre ce rêve. Et comme tout candidat à l’immigration clandestine, ils devaient tous les trois trouver le moyen de gagner leur vie et payer le prix de leur traversée vers l’Europe.
Dans ce contexte, «Dernier Round» permet de faire la lumière sur le phénomène de la boxe clandestine parmi les jeunes. Etant le plus âgé de ses amis, Rachid a été amené à faire des matchs contre d’autres boxeurs amateurs, afin d’avoir l’argent nécessaire pour continuer son séjour et celui de ses deux copains, mais aussi pour payer un passeur qui les emmènera, tous les trois, de l’autre côté du détroit. En plus de la performance convaincante des trois enfants amateurs dans «Dernier Round», Rabi Kati a été très applaudi par le public, lors de la séance-débat qui a suivi la projection de ce nouveau film. L’acteur marocain y est revenu au cinéma dans un nouveau rôle qui a demandé, selon lui, beaucoup d’effort au niveau physique et psychique. Il y a incarné le principal personnage de Hicham, rencontré par les trois jeunes enfants, et il est devenu leur parrain qui les conseille de s’accrocher à leur rêve d’émigrer vers l’un des «pays de neige» où la vie est facile à mener. «C’est un personnage que j’ai beaucoup aimé et qui ne me ressemble pas. Il a nécessité énormément d’efforts sur le plan psychique et physique», a dit Rabi Kati, tout en faisant part de sa joie de l’accueil du public pour son rôle.
Mohamed Fekrane a choisi pour «Dernier Round» une fin triste, où Rachid meurt noyé avec d’autres candidats à l’immigration clandestine, et ce dans leur tentative de rejoindre l’autre rive européenne. Ses deux copains ont pu, eux, survivre à cette aventure cauchemardesque. Au lieu des scènes de l’évacuation des victimes, «j’ai opté pour une séquence onirique de deux minutes avec les enfants sauvés en train de marcher sur une belle plage», a dit Mohamed Fekrane, avant d’ajouter : «J’ai voulu ainsi laisser émerger plein de questions à la fin».

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