Culture

Entretien avec Soufiane Chakkouche, auteur marocain: «Je suis le premier écrivain marocain à recevoir la mention spéciale du Prix Champlain au Canada»

© D.R

L’auteur marocain Soufiane Chakkouche vient de publier son nouveau polar «L’inspecteur Dalil à Beyrouth». L’occasion de l’interviewer sur cette intrigue, sur les Prix dont il était récemment finaliste ainsi que ses projets.

ALM: Votre nouveau roman «L’inspecteur Dalil à Beyrouth» vient tout juste d’être édité par les Editions Jigal en France. Pourriez-vous, déjà, nous en révéler les dessous?
Soufiane Chakkouche : C’est un polar qui raconte l’histoire de l’inspecteur Dalil qui, de retour à Casablanca, est envoyé d’urgence à Beyrouth pour enquêter sur le meurtre d’une jeune chanteuse marocaine retrouvée dans sa chambre d’hôtel la gorge tranchée. Mais il est en réalité chargé d’une mission classée-secret. Il s’agit de localiser des missiles iraniens détenus par le Hezbollah sur le sol libanais. Sur place, le contact de Dalil est la délicieuse Nabila l’Egyptienne, alias la Chatte, agent dormant des services marocains au Moyen-Orient. Voilà l’histoire en résumé pour ne pas en gâcher le charme. Par la même occasion, je tiens à rappeler que j’ai déjà publié le roman «L’inspecteur Dalil à Paris».

Qu’en est-il de votre roman «Zahra» ? Vous vous y glissez dans une peau féminine. Quelles seraient alors les raisons de ce choix?
A vrai dire, je ne me glisse pas, pour ma part, dans la peau de mes personnages. En fait je les regarde avec un peu de distance. Cela me permet de les voir en entier d’un point de vue exhaustif. Et même si je voulais m’y glisser, cela serait dur de le faire pour une femme. En fait, «Zahra» est une jeune fille dans le roman. En tout, il y a deux femmes qui sont héroïnes dans mon œuvre. Il y a Oumaya qui est la mère de «Zahra» et celle-ci. C’est ainsi que j’ai accordé une place très importante aux femmes. Dans l’ensemble, je n’ai pas choisi «Zahra» dont l’histoire se déroule au Maroc, j’y étais quand je l’ai écrit. C’est un peu ce personnage qui m’a choisi. Il m’a hanté depuis ma tendre enfance. J’avais une image d’une petite bonne, qui avait le même âge que moi et qui me servait à table quand j’allais chez des gens. Cette image est restée en moi pendant longtemps. Je m’en suis débarrassé en la transformant en roman.

Vous avez commencé votre carrière d’écrivain avec deux romans policiers, ce qui n’est pas le cas pour «Zahra». Pourquoi un tel changement?
En fait, j’y suis retourné avec «L’inspecteur Dalil à Beyrouth». Cependant, j’avais en moi une peur très ancrée de rester dans la case d’écrivains de roman policier parce que c’est dur d’en sortir quand le public nous y met. Pour ma part, j’avais cette phobie parce que j’avais d’autres choses à raconter à part les polars. Les enquêtes me tiennent à cœur aussi.

Vous étiez récemment finaliste de quelques Prix avec votre nouveau roman «Zahra». Qu’est-ce que cela vous fait?
En fait, ce sont trois prestigieux Prix au Canada, je n’y croyais même pas. J’étais super heureux parce que c’est mon premier roman publié au Canada. C’est de très bon augure. Pour rappel, j’étais finaliste du Prix «Alain Thomas». Après quoi, j’ai eu une mention spéciale du jury du Prix Champlain. Je suis le premier écrivain marocain à être arrivé à recevoir cette mention spéciale. Et j’étais nominé au Prix Trillium 2022. C’est la ministre canadienne de la culture qui a annoncé la nouvelle à la télé. C’était assez émouvant. Et le fait d’arriver à ce stade c’est très bien. Donc j’ai eu la reconnaissance du jury et du public. Je suis aussi le premier Marocain à être finaliste de ce Prix. Je suis fier d’être marocain et de dire que je suis un marocain qui concourt avec d’excellents écrivains canadiens. Franchement, ce qui compte le plus pour moi c’est le lecteur. Le problème maintenant c’est qu’avec cette nomination, c’est comme si j’avais mis la barre un peu haut. Et j’ai intérêt à faire mieux bien que cela soit dur.

Auriez-vous des projets?
Je prépare aussi un roman qui raconte l’histoire d’une chaise. Il sera publié au Canada.

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