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Kenza El Menyar: La méthode Padovan est salutaire en thérapie neurofonctionnelle

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Entretien avec Kenza El Menyar, psychomotricienne

[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]Une des principales raisons qui a motivé Kenza El Menyar à rentrer au pays, après plusieurs années d’exercice à Paris, est que justement la méthode n’est pas assez développée au Maroc. Dans cette interview, la psychomotricienne décrypte la méthode et revient sur ses bienfaits. [/box]
ALM : Pourriez-vous vous présenter en tant que psychomotricienne?

Kenza El Menyar : Après ma formation de psychomotricienne, je me suis spécialisée en thérapie neurofonctionnelle à Paris, où j’ai exercé en libéral pendant un long moment avant de rentrer m’installer au Maroc à Casablanca. Je suis aussi membre du conseil d’administration de l’association des thérapeutes Padovan en France.

Justement, pourriez-vous nous expliciter la méthode Padovan?

La méthode Padovan de réorganisation neurofonctionnelle s’utilise pour récupérer les fonctions perdues, les fonctions jamais acquises ou même pour préparer l’organisme à pouvoir acquérir des fonctions et des capacités pour lesquelles il avait du potentiel et qui, par manque de stimulation ou pour quelque autre motif, n’avaient pas eu l’opportunité de se manifester.

Cette méthode est prescrite chez les personnes souffrant d’autisme, d’hyperactivité ou encore de dyslexie. Quels sont les bienfaits réels de la méthode sur ce type de pathologie ?

La méthode Padovan récapitule le processus d’acquisition du marcher, parler et penser de manière dynamique, en stimulant la maturation du système nerveux central, dans le but de rendre le patient apte à atteindre son potentiel génétique et à acquérir toutes ses capacités, tant de locomotion que de langage et de pensée. La méthode est utilisée comme stratégie pour réhabiliter le système nerveux quand ce dernier a perdu ses fonctions, comme dans les cas de retard et troubles du développement pour booster le développement ou alors pour améliorer la qualité de fonctionnement et d’intégration du système nerveux dans les cas de dysfonctionnement tels que les troubles de l’apprentissage, l’hyperactivité, les troubles et les difficultés de l’attention et de la concentration (TDAH).

Comment peut-on mesurer les améliorations de cette méthode ? Sont-elles durables dans le temps sans revenir aux séances à chaque fois ?

Les parents peuvent mesurer quotidiennement les progrès de leur enfant et très rapidement ils constatent l’évolution de ce dernier. Et cela s’exprime par exemple dans le développement de son autonomie à travers les tâches quotidiennes. Certes, chaque enfant est unique, mais la thérapie Padovan convient à tous. Et lorsque celle-ci est pratiquée par un thérapeute qualifié, elle offre d’exceptionnels résultats et très vite on arrive à une baisse du nombre de séances et en dernier lieu, à la fin de la thérapie.
Pourriez-vous nous parler des cas trisomiques 21 qui ont été accompagnés par cette méthode ? Quelles sont les améliorations enregistrées d’une manière générale ?

En ce qui concerne la trisomie 21, la thérapie Padovan stimule énormément le système nerveux. Elle a pour but de travailler sur l’immaturité de ce dernier. Il faut savoir que les enfants atteints de trisomie 21 ont un développement assez lent, en plus du retard mental qu’entraîne la trisomie 21. Le but de la méthode Padovan dans ces cas-là est d’essayer d’accélérer au maximum le développement qu’il soit moteur ou langagier et surtout limiter le plus possible le retard mental, car au final, ce dernier est le symptôme le plus pesant chez les enfants atteints de T21.C’est ce symptôme-là qui les empêche de poursuivre leur scolarité ou de s’intégrer dans la société. Si on peut l’alléger c’est le plus beau cadeau que l’on puisse leur faire.

Quel est le rôle exact du psychomotricien quand il prend en charge un enfant souffrant d’un dysfonctionnement mental ou neuronal ?

Avant toute chose, le rôle de chaque praticien est d’améliorer la qualité de vie de son patient. Peu importe la pathologie ou la difficulté du patient, le psychomotricien doit avoir les bons outils afin d’établir un bon fonctionnement chez son patient.

Est-ce que le Maroc est doté de suffisamment de praticiens outillés pour prendre en charge ce type de dysfonctionnement ?

Je suis installée au Maroc depuis 2019, je ne dispose pas de données chiffrées sur le nombre de praticiens qui peuvent prendre en charge ce type de dysfonctionnement. Ceci dit, beaucoup de parents que je reçois dans mon cabinet se plaignent du manque de formations des praticiens. Je suis donc assez fière d’avoir apporté à mon pays une méthode qui soulagera bien des maux. D’ailleurs cela a été parmi les principales raisons pour lesquelles j’ai décidé de rentrer au Maroc.

Quelles sont vos recommandations à ce niveau pour que l’impact de cette méthode soit réel sur les populations cibles ?

Dans mon métier, je reçois très souvent des parents désespérés ayant essayé l’orthophonie et la psychomotricité sans grand succès. Ma recommandation serait de privilégier des méthodes neurofonctionnelles dont la méthode Padovan, où les résultats sont rapides et efficaces.

Combien coûte environ une prise en charge complète avec cette méthode ?

Chaque enfant réagit différemment à la thérapie Padovan, ce qui rend le temps de traitement différent d’un patient à l’autre. Dans mon cas il s’agit d’une approche thérapeutique personnalisée et qui place l’enfant et son évolution au cœur du processus, ce qui rend chaque cas unique.

Le mot de la fin peut-être …

En règle générale, dès qu’un parent remarque que son enfant souffre de difficultés, peu importe lesquelles, il doit agir rapidement. Quand un enfant est pris en charge très jeune, il est facile de remédier aux soucis qu’il présente.

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