Culture

«Le Brésil a plusieurs genres de cinéma»

© D.R

Entretien avec Clarissa Campolina et Monica Maria, réalisatrice et actrice brésiliennes

Rencontrées après la projection de «Faraway song» en compétition officielle du 19ème Festival international du film de Marrakech (FIFM) qui se poursuit jusqu’au 19 novembre, les deux artistes s’expriment sur leur film et ses dessous. L’occasion de les interroger sur les particularités du cinéma brésilien ainsi que sur leurs projets.

ALM : Qu’est-ce que cela vous fait d’être à Marrakech et son 19ème Festival international du film ?
Clarissa Campolina : J’aime bien le fait-il d’être ici parce que je n’ai jamais été à ce festival qui est énorme. Le public est aussi chaleureux. Pour moi, c’est très intéressant de révéler notre film à l’étranger et réaliser la manière dont les cinéphiles réagissent parce qu’il s’agit d’une œuvre très brésilienne, propre à nous. Et les faits qui se déroulent dans le film viennent de notre pays. Donc il est très intéressant de voir comment il communique avec les autres. Quant à Marrakech, c’est une très belle ville. Aussi le festival est assez bon. Nous avons aussi vu quelques films ici dans le festival. Je trouve qu’ils sont tous très forts. Il fait bon être ici et dans une bonne sélection de films.

Monica Maria : Pour moi, c’est une belle surprise d’être ici. Je ne m’attendais pas à cela. Etre ici avec le public et ce festival c’est un rêve qui se concrétise. Je pense que le festival travaille de manière acharnée pour être grand et accessible. Le public y est très pluriel et c’est joli parce que le cinéma doit être partout et pour tout le monde.

Dans votre film, vous donnez au spectateur à apprécier la musique de Schumann avant de le laisser comprendre que les correspondances entre l’héroïne et son père reflètent le titre de votre œuvre. Est-ce cela le lien entre tous les éléments de votre oeuvre ?
Clarissa Campolina : Je pense que la musique est liée au film. Nous avons essayé de passer par différentes sortes de musique. Pour nous c’était important de commencer avec celle classique parce que d’une manière le personnage principal féminin vit dans une famille traditionnelle. Mais il y a d’autres manières de vivre et elle les recherche. Elle trouve juste sa voie et son espace dans le monde si elle cherche d’autres choses. Donc, la musique vient tout au long de sa recherche.

Monica Maria : Je pense que quand le père du personnage principal féminin envoie la photo au départ de sa chambre, il ouvre au final une porte pour elle. Une invitation à sa vie à lui parce qu’avant tout cela, elle le cherchait alors qu’il avait une opinion sur sa vie à elle. Ce n’était pas un échange mais juste un père qui l’est mais elle est furieuse à propos de cela. Au final, elle peut lui dire ce n’est pas ce que je veux de toi. Tu ne me connais pas et je ne te connais pas. Donc je pense qu’elle écoute sa voix quand il lui envoie la photo.

Dans le film, un personnage dit au personnage féminin principal que sa mère n’apprécie pas l’odeur des cigarettes sur ses vêtements. Vers la fin elles se mettent à fumer ensemble. Quel est votre message via cette séquence ?
Clarissa Campolina: je pense que la mère était très triste que sa fille la quitte. D’une manière, le personnage que nous avons donné à la mère était qu’elle est habituée à fumer et elle arrête de le faire. Quand la mère est avec «Jimena», le personnage féminin principal, en train de fumer, elle est triste parce que la fille part et elle fait ce geste pour lui apprendre qu’elle est avec elle même si elles vivent séparément.

Vous êtes en compétition officielle. Quels sont vos pronostics après avoir vu d’autres films dans la même sélection ?
Clarissa Campolina : Je ne sais pas. Ils sont différents. Je ne sais pas si je pourrai répondre à cette question parce que je n’en ai vu que deux de la compétition. Ils sont très bons.

Monica Maria : nous sommes ici et c’est déjà un prix pour nous.

Et qu’en est-il du cinéma brésilien? Qu’est-ce qui le caractérise ? D’ailleurs dans votre film, vous laissez voir que vous êtes de bons vivants aux yeux du cinéphile qui connaît votre pays de par sa passion pour le foot et sa production de café…
Clarissa Campolina : (rires). Je pense que le Brésil a plusieurs genres de cinéma. C’est très important. Quand le Brésil a commencé encore à produire des films en 2002 avec le premier gouvernement de Lula, il y avait une tentative de propager l’argent dans différents Etats avec plusieurs personnes. Donc sur ces vingt années avec cette politique je pense que nous sommes devenus riches et avons pu avoir différents genres de cinéma au Brésil. Vous pouvez trouver n’importe quoi comme la comédie, le drama, un film politique, donc je pense que nous avons un cinéma très fort de différentes manières. Nous avons le cinéma noir, celui du Nord-Est et du Sud et c’est très bon.

Monica Maria : Je pense que le Brésil est énorme, nous avons plusieurs régions. Tout le monde parle de différentes choses et chaque film est très différent. Comme Clarissa a dit, vous pouvez tout y trouver.

Auriez-vous une idée sur le cinéma marocain ?
Clarissa Campolina : J’ai déjà vu des films mais je ne me souviens pas de leurs titres. Je suis mauvaise sur ce point. Par contre je ne connais pas le cinéma marocain contemporain.

Monica Maria : Pour ma part je n’ai jamais vu de film marocain et c’est honteux !

Auriez-vous des projets après le FIFM?
Monica Maria : Pour le moment j’y reste jusqu’à la fin mais Clarissa doit partir jeudi parce qu’elle a un autre festival au Brésil, l’un des plus grands événements.

Clarissa Campolina : Je viens de lancer mon prochain long-métrage «La bête dans la jungle» et je suis en montage. Quant à «Faraway song», c’est mon premier film que j’ai dirigé seule après deux autres avec des réalisateurs différents. Et le prochain sera avec un autre cinéaste.

Monica Maria : Je travaille pour le moment sur mon art puisque je suis également artiste-peintre. Mon plan est de continuer à le faire et vivre de cela. En personnification, j’espère être invitée à faire plus de castings et travailler plus. J’aimerais bien travailler plus en tant qu’actrice.

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